(Agence Ecofin) - Les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sont convaincus qu’une meilleure intégration sous-régionale passe par la modernisation des infrastructures de transports.
A la recherche de 2 820 milliards FCFA pour financer 12 projets prioritaires, Daniel Ona Ondo et Michel Cyr Djiena Wembou, respectivement président de la commission de la CEMAC et secrétaire permanent du Programme des réformes économiques et financières de la CEMAC, se sont rendus le mois dernier au siège de la Banque mondiale à Washington. L’objet de la mission était de vendre le potentiel d'accélération des projets sur le marché sous-régional.
Ces 12 projets prioritaires ont également été évoqués lors du huis clos des chefs d’Etat de la CEMAC le 22 novembre au palais de l’Unité à Yaoundé au Cameroun. Parmi ceux-ci, la construction des voies routières représente 50 % du portefeuille de projets et les ports à sec mobilisent 16,66 % de l’enveloppe globale. Le reste étant constitué des aménagements et extensions électriques (16,66 %), des travaux dans le numérique (8,33 %) et l’éducation/développement du capital humain (8,33 %).
D’après la fiche signalétique, les projets des deux ports à sec et des six routes transnationales se présentent comme suit :
Evalué à 120 milliards FCFA, le projet est situé à 578 km de la sortie nord-ouest de Bangui. Les travaux devront se terminer 12 mois après la réalisation des études. L’infrastructure facilitera les opérations de transit au terminal de Beloko en direction de Bangui et de la RDC, en provenance des façades maritimes via le Cameroun.
Le projet sera construit dans le département de Niari, à 361 km de Brazzaville et 158 km de Pointe-Noire. Le coût estimatif est de 120 milliards FCFA. Pour la République du Congo, ce port viendra désengorger le port de Pointe-Noire et faciliter les opérations portuaires et administratives qui empêchent sa gestion rationnelle.
Le projet comporte plusieurs caractéristiques, dont une voie et un pont. Il vise à améliorer la logistique du commerce entre les deux pays. Le coût des travaux est estimé à 70 milliards FCFA. Les études ont été estimées à 751 millions FCFA. La Banque africaine de développement a donné son accord pour un financement de 2 milliards FCFA. L’Union européenne est aussi très impliquée dans le financement du projet. Le calendrier prévisionnel de mise en œuvre du projet prévoit, pour les travaux, décembre 2021-décembre 2026.
Ce projet, dont les travaux sont évalués à 440 milliards de FCFA vise de manière spécifique le désenclavement des pays de la Cemac sans littoral, la libre circulation des personnes et la réduction de la pauvreté. Il a emprise sur trois pays : la Centrafrique, le Congo et le Tchad. Sa mise en œuvre donnera des travaux de construction d’un linéaire routier de 1310 km.
Le projet est une composante de la transnationale Kribi-Bata. Il s’agit d’une voie routière 2×2 qui va relier la nouvelle zone portuaire de Kribi à l’arrière-pays. L’infrastructure est surtout construite pour faciliter la circulation des personnes et des biens avec la Guinée équatoriale. Le projet coûtera (en estimation) 55,5 milliards FCFA pour la construction et 5,5 milliards pour le contrôle.
La route va relier le Gabon et la Guinée équatoriale. Il vise l’augmentation de 20 % des échanges entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale continentale. Il s’inscrit de ce fait dans le développement de la zone des trois frontières. Le projet coûtera 260 milliards FCFA. Pour l’heure, aucun financement n’est mobilisé.
Les travaux vont coûter 152 milliards FCFA. Il s’agit du dernier tronçon à bitumer afin de fluidifier le corridor Libreville-Mouilla-Ndende-Doussala-Dolisie-Brazzaville. Il va donc sensiblement améliorer la logistique du commerce entre le Gabon et le Congo et augmenter les échanges.
Elle va relier le Tchad à la Centrafrique à travers une route de 109 km. Elle va redémarrer les échanges entre les deux pays. Sous l’égide de la CEEAC, une table ronde est prévue avec les bailleurs de fonds pour la recherche des financements pour ce projet dont le coût est évalué à 83,5 milliards FCFA.
Les quatre autres projets prioritaires de la commission de la CEMAC concernent la poursuite de la construction de l’université inter-Etats Cameroun-Congo déjà opérationnelle ; l’aménagement hydroélectrique de Chollet et des lignes électriques associées qui ravitailleront le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon ; l’interconnexion Cameroun-CEMAC par fibre optique et l’interconnexion électrique Tchad-Cameroun.
Romuald Ngueyap
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