(Agence Ecofin) - Le groupe de télécommunication indien Barthi Airtel a finalement trouvé un accord en vue de la cession partielle de ses activités africaines, pour la rondelette somme de 1,25 milliard $.
Les acquéreurs de l'opération sont Warburg Pincus, une importante firme de private equity basée à New York aux USA et plusieurs autres institutionnels dont Tamasek (fonds souverain de Singapour) Singtel, Soft Bank International, et deux autres investisseurs dont l'identité n'a pas été dévoilée.
L'opération a pris la forme d'une augmentation de capital, qui fait perdre à Airtel un peu plus du tiers de ses opérations africaines. Mais au final, l'entreprise aura gagné sur un autre plan. La transaction a dopé la valeur de cette filiale, en la portant à 8,15 milliards $, soit près de 7,5 fois son résultat d'exploitation (avant impôts et amortissements) pour les 12 derniers mois.
De ce point de vue, elle se rapproche de ses concurentes d’Afrique, que sont MTN Group, Vodacom et Maroc Télécom, dont les valeurs boursières représentent jusqu'à 8 fois ce résultat d’exploitation sur la même période. Warburg Pincus et Compagnie n'ont pas fait une mauvaise affaire.
La filiale africaine d'Airtel, selon les déclaration du groupe indien, a plutôt bien performé depuis son premier semestre 2017 (avril à fin juin 2016 ). Son bénéfice d'exploitation est ainsi parti de 151 millions $ à 289 millions $ pour le premier trimestre de son année 2019 (avril à juin 2018).
Si le groupe indien décide de partager son lucratif business africain avec une présence dans 14 pays africains, c'est davantage pour des problèmes qu'il rencontre sur son principal marché, en Inde. Son concurent local est rentré dans une guerre des prix, le forçant à réduire ses marges pour rester compétitif.
Avec des prix bas, son chiffre d'affaires a reculé et par conséquent ses marges. Or dans le même temps, les dettes du groupe atteignent 3 fois son bénéfice d'exploitation global. La transaction actuelle lui permet donc de lever des fonds pour refinancer une partie de sa dette et en réduire le poids sur ses activités.
Idriss Linge
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