(Agence Ecofin) - En Ethiopie, les banques privées ont introduit une pétition auprès de la Banque centrale pour être autorisées à consacrer 1 % des réserves des dépôts de leurs clients au financement du GERD. Si elles obtiennent l’accord de l’autorité, elles pourront acheter 127 millions $ d’obligations GERD.
En Ethiopie, les banques privées militent pour participer au financement du barrage de la Grande Renaissance. Réunies au sein de l’Association des directeurs de banques éthiopiennes, elles ont envoyé à la Banque centrale éthiopienne une pétition. Dans le document, elles demandaient à l’autorité la permission d’utiliser 1 % de leurs dépôts totaux pour acheter les obligations émises pour le financement de l’infrastructure d’une capacité de 6 450 MW.
Ensemble, les 16 banques privées opérant dans le pays désirent investir 127 millions $ dans les obligations qui ont une maturité de 5 ans. Elles laisseront à la Banque centrale, la latitude de décider du taux de rémunération qui leur sera appliqué. Elle conservera par ailleurs lesdites obligations.
Outre les dépôts de leurs clients, les banques désirent également investir 5 % de leurs réserves de sécurité. Une réserve qu’ils ne peuvent toucher que sur autorisation de la Banque centrale.
Même si cette proposition sera appréciée en raison des besoins de financement de l’infrastructure, elle posera un problème de liquidités aux banques. En effet, les réserves sur les dépôts des clients sont prises en compte par la Banque centrale pour la détermination de la liquidité des banques ce qui ne sera plus possible si ces réserves servent à acheter des obligations.
L’infrastructure d’un coût évalué à plus de 4 milliards $ est construite sur fonds propres par l’Ethiopie. Elle inquiète ses voisins, l’Egypte et le Soudan qui craignent qu’elle ne réduise leur approvisionnement en eau potable par le Nil. Les pays négocient actuellement les termes du remplissage et de l’exploitation du barrage. Lors des derniers rounds des négociations, il a été convenu que l’accord qui en résulterait aurait un caractère contraignant pour toutes les parties.
Gwladys Johnson Akinocho
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