(Agence Ecofin) - Le groupe suédois de prêt-à-porter Hennes & Mauritz (H&M) a annoncé, le 16 août, qu’il va délocaliser une partie de sa production en Éthiopie. H&M souhaiterait faire fabriquer un million de vêtements par mois en Éthiopie.
A travers cette implantation, le numéro deux mondial du marché de l'habillement affirme chercher à « garantir sa capacité à livrer les produits dans tous les magasins » et pour « augmenter la productivité [...] en recherchant de nouveaux marchés », d'après Camilla Emilsson-Falk, une porte-parole du groupe interrogée par le Wall Street Journal.
En réalité, ce changement majeur dans la stratégie du groupe s'explique surtout par l'augmentation des salaires en Chine.
Selon le Wall Street Journal, le coût de production d'un vêtement fabriqué actuellement en Ethiopie est moitié moins cher qu'un vêtement fabriqué en Chine en 2011, dernière année pour laquelle ces statistiques sont disponibles. En outre, les coûts de transport et les délais de livraison pourraient s'en trouver réduits, du fait de la plus grande proximité entre les côtes africaines et le marché européen, principale source de revenus du groupe.
Le groupe qui concentre jusqu'à présent 80 % de sa production en Asie affiche un chiffre d'affaires de 132,5 milliards de couronnes suédoises (15,3 milliards d'euros).
Le gouvernement éthiopien a lancé un vaste plan de soutien au secteur textile pour en faire le moteur de croissance du pays dans les prochaines années. L'Ethiopie veut en effet attirer les grands groupes en offrant une main d'œuvre peu onéreuse et des terrains bon marché, des aides à l'installation, ainsi que des exonérations de charges. Plusieurs marques mondiales, dont l'enseigne britannique Tesco ou le fabricant de chaussures chinois Huaijan (marques Guess et Tommy Hilfiger), ont déjà implantés des usines dans ce pays de la Corne de l’Afrique, qui a une longue tradition dans le textile, le cuir et la chaussure depuis l'invasion italienne en 1935.
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