(Agence Ecofin) - Mardi, Claudio Descalzi (photo), le PDG du groupe énergétique italien Eni a annoncé que l’entreprise envisage d’investir plusieurs milliards de dollars dans le pays, au cours des trois prochaines années. Une déclaration qui a été faite dans le cadre d’une cérémonie marquant la signature de l’extension du partenariat entre Eni et la société publique algérienne des hydrocarbures, Sonatrach à Oran.
« La collaboration renouvelée entre nos sociétés, inscrite dans les accords d'aujourd'hui, permet à Eni de faire un nouveau pas important dans un pays clé comme l'Algérie et de consolider davantage notre partenariat stratégique avec Sonatrach.», a-t-il déclaré.
Il n’a pas clairement été précisé si les investissements iront également dans le domaine pétrolier, mais Eni compte mettre un accent particulier sur le gaz naturel et l’offshore. « Nous devons investir davantage parce que l'Algérie a encore beaucoup de gaz. L’offshore est très intéressant dans le pays. Nous n’y avons pas encore de blocs mais nous y travaillons.», a poursuivi le chef d’entreprise.
Cette déclaration du patron d’Eni, arrive à point nommé pour les responsables algériens du secteur des hydrocarbures. Face à la stagnation de l’offre pétro-gazière, l’administration travaille à attirer des investisseurs pour non seulement mieux développer le potentiel en présence, mais aussi augmenter les recettes publiques, qui ne cessent de chuter depuis le début de la chute des prix du pétrole, mi-2014.
D’ailleurs, du fait de cette stagnation de la production algérienne, l’Italie est devenue plus dépendante de la Russie en matière de gaz naturel, ces dernières années. D’un autre côté, les investisseurs rechignent à investir davantage car ils jugent le code pétrolier en vigueur trop contraignant. D’ailleurs, des efforts sont en cours pour améliorer le texte afin de favoriser le retour des investisseurs. Il y a quelques semaines, Mustapha Guitouni, le ministre algérien de l’Energie a déclaré que le nouveau code pétrolier contiendra plus d’incitations fiscales pour les investisseurs.
Par ailleurs, dans un communiqué publié mardi, Eni a fait part de la signature de nouveaux accords avec Sonatrach. Elle a aussi dit que le lancement d’un accord d’exploration et de développement dans le bassin onshore de Berkine, au Sud de l’Algérie serait « particulièrement important ». Ce programme conduirait à la production de nouvelles réserves de gaz en utilisant l'infrastructure existante d’Eni, poursuit le document.
Le gouvernement italien, qui contrôle Eni, souhaite faire de l'Italie un hub gazier du Sud de l'Europe, capable d'acheminer les approvisionnements africains en provenance d’Algérie et de Libye et les futurs flux de l'Azerbaïdjan vers l'Europe, souligne Reuters.
Olivier de Souza