(Agence Ecofin) - Le journal français « La tribune » a donné naissance à « La Tribune Afrique ». Il s’agit d’une version africaine de cette publication économique. Le premier numéro est dans les kiosques, depuis ce 13 octobre 2016. La nouvelle publication arrive en support papier dans une périodicité mensuelle. Il y a aussi un site web qui donne l’information actualisée au quotidien.
Le journal mensuel est vendu sur abonnement ou en kiosque, à 4 euros, 40 dirhams (Maroc) ou 4 000 Fcfa, selon le pays. Le site web donne à lire gratuitement une partie des articles. Mais il faut payer pour accéder à un autre type de contenu. « Nous avons mis en place un paywall pour l’accès aux lettres économiques, aux informations concernant les décideurs, les mouvements de personnel au sein des états-majors des grandes entreprises », explique l’un des actionnaires, le Marocain Abdelmalek Alaoui (photo). Il est lobbyiste, consultant en intelligence économique, communicant et patron de média. Son entreprise, Guépard Consulting, édite notamment le site Huffington Post Maroc.
Abdelmalek Alaoui est gérant et actionnaire à 30% de la société Publiafrica qui édite « La Tribune Afrique ». Mais l’actionnariat principal (60%) est détenu par le groupe La Tribune Nouvelle qui édite l’hebdomadaire français « La Tribune ». Les 10% restants appartiennent à la journaliste française Alix Étournaud-Pigasse. Elle est, par ailleurs, associée fondatrice, avec Abdelmalek Alaoui, du portail Al Huffington Post Maghreb qui exploite la marque du site web d’information américain « Huffington Post ». Il existe aujourd’hui des éditions Tunisie, Algérie et Maroc du Huffington Post.
Voilà plus d’une année et demie qu’Abdelmalek Alaoui travaille sur le projet « La Tribune Afrique ». La rédaction du nouveau journal est basée à Casablanca, la capitale économique du Maroc. Le patron de cette rédaction est Aziz Saïdi, ancien directeur général de la Fédération marocaine des technologies de l’information, et ancien rédacteur en chef du quotidien marocain « Les Inspirations ECO ». Il est aussi passé par d’autres publications, notamment « Économie & Entreprises » et « Challenge ». Sa nouvelle rédaction dispose déjà d’un réseau de correspondants dans une dizaine de capitales d’Afrique francophone, notamment Dakar, Lomé, Brazzaville ou encore Libreville.
Abdelmalek Alaoui explique que le journal ne sera pas forcément la voix du Maroc en Afrique. Pour lui, l’entreprise de presse suit juste le mouvement de l’économie marocaine qui s’exporte plus que jamais en Afrique subsaharienne. « S’il y a des entreprises marocaines en Afrique, aujourd’hui, pourquoi les médias n’en feraient pas partie ? C’est là qu’est le réservoir de croissance »,explique-t-il.
« L’objectif, c’est de travailler avec des fédérations professionnelles, des entreprises. Plus avec les régions que les nations en tout cas. Ce sera des conférences thématiques, du type smart city, tourisme, Africa Tech, start-up », précise Abdelmalek Alaoui. Le projet éditorial se donne 5 ans pour être rentable. Pour cela, il faut monétiser l’audience africaine « dans laquelle nous entrons pour essayer de la comprendre alors qu’il n’existe pas de régie publicitaire panafricaine »,selon Abdelmalek Alaoui.
Dans son premier numéro, « La Tribune Afrique » consacre sa Une principale à un dossier sur la « riposte » à l’insécurité maritime en Afrique. On découvre dans le journal des signatures de choix : Kofi Annan, ex-secrétaire général de l’Onu, Faure Gnassingbé, président du Togo, Moussa Mara, ancien Premier ministre du Mali ou encore le diplomate mauritanien Ahmedou Ould-Abdallah qui fut le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu au Burundi.
« La Tribune Afrique » arrive sur le marché de la presse en Afrique où d’autres medias français ont déjà lancé leur version africaine en ligne, notamment « Le Monde » et « Le Point ».
Assongmo Necdem
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.