(Agence Ecofin) - La Chine menace de surseoir au financement du barrage de Mambilla au Nigeria si le gouvernement fédéral ne règle pas les conflits judiciaires entourant le projet. Le barrage d’une capacité de 3 050 MW a un coût estimé à 5,8 milliards $. L’Exim Bank de Chine s’est engagée à fournir 85 % de ce financement.
En 2006, la China Gezhouba Group Corporation (CGGC) et la China Geo-Engineering Group Corporation (CGC), réunies au sein d’un consortium, ont remporté le contrat d’exécution de l’infrastructure. Mais en 2012, le gouvernement a signé un contrat d’exécution générale du projet avec la Sunrise Power and Transmission Company Limited (SPTCL), une compagnie locale. En 2017, nouveau rebondissement avec la signature d’un autre contrat d’exécution avec la CGGC et la CGC, associées cette fois au groupe Synohydro.
En réaction, la SPTCL a assigné le gouvernement nigérian en justice devant la Chambre de commerce internationale de Paris pour rupture abusive de contrat. Elle estime en effet avoir engagé des millions de dollars de frais en consultations légales et financières. Si l’énergéticien obtient gain de cause, le Nigeria pourrait être condamné à verser 2,3 milliards $ à titre d’indemnisation.
Tant que cette affaire ne sera pas réglée, a donc affirmé l’Exim Bank de Chine, le financement ne sera pas débloqué pour le projet.
Gwladys Johnson Akinocho
Lire aussi:
06/09/2018 - Nigeria: Buhari appelle la Chine à la rescousse pour le barrage de Mambilla