(Agence Ecofin) - Pour le Dr Akinwumi Adesina, ministre de l’Agriculture et du développement durable du Nigeria, la conférence du G8 sur la sécurité alimentaire et la nutrition qui vient de se tenir à Londres est une opportunité pour son pays de capter l’investissement du secteur privé vers l’agriculture africaine : « L’inclusion du Nigeria dans cette initiative est soutenue par l’ensemble des pays du G8, et les firmes agroalimentaires nigérianes et les grandes multinationales tireront parti de nos ressources domestiques pour respecter la promesse agricole de notre pays. Nous observons déjà les résultats des réformes politiques ambitieuses, du soutien des pays donateurs et des engagements du secteur privé. C’est notre moment. La Nouvelle Alliance (du G8) aidera finalement les agriculteurs nigérians et les firmes agroalimentaires à maintenir cet élan. » a-t-il déclaré.
A l’opposé, 57 organisations d’agriculteurs et de la société civile de 37 pays voient dans cette Nouvelle Alliance du G8 une « nouvelle vague de colonialisme » menée par des grands groupes agroindustriels pour mettre la main sur les terres cultivables africaines : « Aujourd’hui cet intérêt pour l’Afrique doit être replacé dans le contexte plus général des crises mondiales menaçantes dont les dimensions sont multiples et touchent les domaines financier, alimentaire, énergétique et écologique. Et l’Afrique, avec ses terres soi-disant “abondantes” mais “sous-utilisées”, est vue comme la nouvelle frontière » proteste Meriem Louanchi, représentant d’une ONG algérienne.
Le Dr Akinwumi Adesina, qui ne les contredira pas, s’en réjouit même : 28 sociétés ont en effet signé des lettres d’intention pour investir un total de plus de 3,3 milliards de dollars dans le secteur agricole du pays : « Le Nigeria est convaincu que l’agriculture est un commerce et que le rôle du gouvernement est de fournir un environnement qui assure le succès du secteur privé (…). Le point commun entre toutes nos politiques alimentaires est la nécessité de réduire les coûts des importations alimentaires, de promouvoir les marchés intérieurs et régionaux et de créer des emplois à travers l’ensemble de la chaîne de valeur agroalimentaire.» affirme-t-il.
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.