(Agence Ecofin) - «Slower, lower, weaker... but not defeated», tel est le titre du nouveau rapport du réseau d’entreprise PwC qui a analysé les résultats financiers des 40 plus grandes compagnies minières du monde en 2015. Confrontés à une crise générale des prix des matières premières, ces géants du secteur minier ont enregistré leur première perte nette collective de l’histoire, soit 27 milliards $, et une baisse de 37% de leur capitalisation boursière.
«L'année dernière a été sans aucun doute difficile pour le secteur minier. La baisse de 25% des prix des matières premières par rapport à 2014 signifiait pour les sociétés minières une augmentation de leurs efforts de productivité, alors que certaines se sont retrouvées dans une lutte pour la survie, procédant à des cessions ou fermetures de leurs actifs », a commenté Jason Burkitt, le chef de l’exploitation minière du Royaume-Uni à PwC.
Outre la perte nette et la baisse de la capitalisation boursière, le rapport, 13e du genre de PwC (le dernier était paru en 2015), a fourni d’autres indicateurs de l’enfer vécu par les géants du secteur des mines en 2015. Ainsi, alors que le précédent rapport faisait état de revenus financiers d’une valeur totale de 678 milliards $ en 2014 pour le top 40, le nouveau a établi des revenus s’élevant à 539 milliards $ pour l’année 2015, soit une baisse de 21%. Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA) ajusté est passé de 149 milliards $ en 2014 à 91 milliards $ en 2015, en régression de 39%. En outre, les dépréciations ont augmenté de manière radicale en une année passant de -24 milliards $ en 2014 à -53 milliards $ en 2015, en hausse de 121%. Le bénéfice net a, quant à lui, baissé de 50 milliards $ en 2014 à -27 milliards $ en 2015, soit une chute de 154%.
Cependant, malgré tous ces facteurs de mauvaise performance et les autres évoqués par les études de PwC, le rapport table sur une perspective positive pour le secteur des mines. Comme indicateur du bien-fondé de cette prévision optimiste, le début de l’année 2016 a apporté une bouffée d’air aux compagnies minières. «Au cours des cinq premiers mois de l'année, nous avons été encouragés par certains recouvrements dans les capitalisations boursières et les prix des matières premières. Mais avec une volatilité encore élevée, l'espoir d'un rebond durable est tempéré », a déclaré Jason Burkitt.
Par ailleurs, il faut noter que le Top 40 des plus grandes compagnies minières du monde a changé en accord avec le nouveau rapport. On assiste, en effet, à l’entrée dans le classement de 4 entreprises chinoises. La bonne nouvelle pour le continent africain est la réapparition d’AngloGold Ashanti qui avait disparu de la liste depuis 2013.
Le Top 40 des plus grandes compagnies minières incluait déjà plusieurs sociétés opérant en Afrique. On peut citer à titre d’exemples Rio Tinto (qui gère le projet Simandou en Guinée), Glencore (opérant sur la mine Mopani en Zambie), et Randgold Resources (détenant des mines d’or en Afrique de l’ouest et en RD Congo).
Louis-Nino Kansoun
Accra, Ghana