(Agence Ecofin) - L’année 2017 a été «remarquable» pour le top 40 des plus grandes compagnies minières au monde. Dans son nouveau rapport annuel paru cette semaine et intitulé «Tempting times», PwC indique que les géants miniers ont enregistré durant l’année, une hausse de 23% à 600 milliards $ de leurs revenus.
Dans le même temps, la capitalisation boursière du top 40 a augmenté en glissement annuel de 30% à 926 milliards $, et l’EBITDA de 38% à 146 milliards $. Les dépenses en capital étaient de 48 milliards $, soit le niveau le plus bas depuis 2006.
Ces bonnes performances s’expliquent selon PwC, par une reprise continue des prix des matières premières soutenue par la croissance économique globale. Les compagnies ont résolu les défis de liquidité rencontrés en 2016, renforcé considérablement leur bilan et sécurisé leurs opérations en réduisant l’effet de levier et évitant les investissements agressifs.
De bonnes perspectives pour 2018…
La crise mondiale vécue en 2015 et l’ «agonie» traversée par l’industrie minière sont désormais bien loin. L’année 2017 a été encore plus belle que l’exercice précédent durant lequel le top 40 renouait avec le profit, et cela devrait se poursuivre en 2018 selon PwC.
La firme, qui a inclus pour la première fois des perspectives dans son rapport, pense que les compagnies continueront de tirer profit de la reprise du cycle minier. Selon elle, la question critique est comment répondront ces géants à leur bonne fortune actuelle : cèderont-ils aux impulsions qui ont stimulé des actions agressives dans le passé, ou continueront-ils d’abord sur le chemin de la sécurité ?
Pour PwC le risque principal qu’encourent les 40 plus grandes compagnies minières au monde peut être la tentation d’acquérir des actifs en production à n’importe quel prix dans le but de satisfaire la demande.
«Bien que nous nous attendions à ce que les dépenses en capital augmentent l’année prochaine alors que les entreprises mettent en œuvre leurs stratégies de croissance à long terme, elles doivent faire attention à maintenir la discipline et la transparence dans le processus d'allocation du capital.», peut-on ainsi lire dans le rapport.
Rappelant que ce manque de «discipline» a été fatal pour certaines compagnies par le passé, PwC indique qu’elles devront se «concentrer sur l’exploitation pour le profit, et non pour les tonnes».
Par ailleurs, notons qu’AngloGold Ashanti, seule compagnie africaine du classement en 2017, a été éjecté du nouveau top 40 des plus grandes capitalisations boursières du secteur minier. Plusieurs compagnies de ce top 40 possèdent toutefois des actifs en Afrique : à titre d’exemple, citons Alrosa, China Molybdenum, Randgold Resources, First Quantum, ou encore Barrick Gold.
PwC (PricewaterhouseCoopers) est un réseau d’entreprises américaines spécialisées dans des missions d'audit, d'expertise comptable et de conseil à destination des entreprises. Elle fait partie du «Big Four», constitué des plus grands groupes d’audit financier au niveau mondial, avec Deloitte, EY et KPMG.
Louis-Nino Kansoun
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Accra, Ghana