Nigeria : Timipre Sylva appelle à la création d’une Banque africaine de l’énergie
(Agence Ecofin) - Si les Etats occidentaux et leurs compagnies pétrolières se sont fixé la date de 2050 pour la neutralité carbone, les principaux producteurs africains quant à eux, se sont très peu engagés dans ce sens.
Le 6 septembre, le ministre nigérian du Pétrole, Timipre Sylva (photo) a appelé à la création d’une Banque africaine de l’énergie afin de soutenir les investissements dans le pétrole et le gaz naturel sur le continent. Un appel lancé dans le cadre d’une visite de son homologue équato-guinéen, Gabriel Obiang Lima pour explorer de nouvelles opportunités de coopération entre les deux pays.
Pour le dirigeant nigérian, la création de cette institution africaine s’avère importante dans un contexte où les sociétés pétrolières occidentales qui sont les plus importants investisseurs dans le secteur en Afrique, réduisent leurs financements. Ceci, pour mieux se concentrer sur les énergies renouvelables. Ainsi, d’ici 2050, ces compagnies retireront certainement la majorité de leurs capitaux dans les énergies fossiles.
« Nous ne devons pas sortir de l’Afrique pour attirer les investissements. Nous devons mettre en place des structures pour financer notre système. Si nous insistons sur l’exploration de nos réserves de pétrole et de gaz alors que le monde réduit les investissements dans le secteur, nous devons créer une institution financière, une Banque africaine de l’énergie, pour développer le secteur du pétrole et du gaz […]. Il n’y a que comme ça que nous pourrons continuer à explorer les vastes ressources en hydrocarbures du continent », a-t-il expliqué.
D’après Sylva, l’Afrique doit pleinement disposer de ses ressources en pétrole et gaz, même si elle travaille à développer les énergies propres dans son mix. Il ajoute qu’il faut une synergie entre les nations africaines dans ce dossier, car bientôt aucun autre pays ne sera disposé à accompagner l’Afrique dans ce domaine. « Aucun d’entre nous ne peut se développer sans les autres. Nous n’allons pas courir tout le temps vers l’Europe ou l’Amérique ou ailleurs pour obtenir du soutien », a-t-il poursuivi.
Le ministre équato-guinéen qui ne s’est pas prononcé sur la question, a par ailleurs félicité le Nigeria pour l’adoption récente de son nouveau code pétrolier. Ce texte, faut-il le rappeler, vise à attirer de nouveaux investissements dans le secteur nigérian des hydrocarbures.
Olivier de Souza
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Olivier DE SOUZA
