(Agence Ecofin) - Le cabinet d’audit PwC a publié cette semaine, la dixième édition de son «SA Mine Report», qui comprend une analyse des performances des principales compagnies minières cotées à la JSE durant l’exercice terminé en juin 2018. Le rapport, relayé par APO Group, révèle que la période a été une année difficile pour les 31 compagnies étudiées, contrairement à l’amélioration considérable des finances enregistrée par l’industrie minière mondiale.
Capitalisation boursière
En 2018, la capitalisation boursière totale des 31 sociétés analysées dans le rapport est repartie à la hausse, à hauteur de 482 milliards ZAR (2017 : 420 milliards ZAR). Bien qu’il s’agisse d’une augmentation de 62 milliards ZAR par rapport à l’année précédente, le niveau reste en dessous de celui de juin 2016 (560 milliards ZAR).
Les secteurs de l’or et des métaux du groupe platine (MGP) continuent de dominer la capitalisation boursière des sociétés évaluées, mais ont connu des baisses de 4 et 5 %, respectivement. Le résultat du minerai de fer a augmenté de 40 milliards ZAR entre 2017 et 2018 ; avec une hausse du pourcentage de la part de capitalisation qui est passé de 13 à 20 %. Le reste des matières premières est resté stable.
Production
Le manganèse, le minerai de fer et le chrome sont les seules matières premières ayant présenté une véritable croissance de production au cours de ces 15 dernières années. La production de charbon a montré une augmentation marginale pour la première fois durant ces trois dernières années. Elle reste toutefois stable pendant ces 15 dernières années. L’or poursuivra son déclin à long terme. Le maintien des prix bas pour le platine devrait probablement déboucher sur une baisse renouvelée de l’approvisionnement, en l’absence d’une augmentation raisonnable des prix.
Performance financière
Le chiffre d’affaires total généré par les compagnies et analysé pour l’exercice financier clos au 30 juin 2018 a augmenté de 8 % (28 milliards ZAR) par rapport à l’exercice précédent. Les chiffres d’affaires du charbon et du manganèse ont largement contribué à cette hausse. Le charbon a augmenté sa part dans le chiffre d’affaires minier total en Afrique du Sud, et arrive en tête des recettes minières pour l’exercice de cette année (29 %). L’augmentation provient d’un cours favorable du rand pour cette matière première, avec une production marginalement plus élevée. Le platine et l’or ont donné un pourcentage moins élevé en raison de cours relativement plus faibles et d’une production peu élevée.
Le rand s’est renforcé durant le deuxième semestre ; ce qui a provoqué une diminution moyenne des prix obtenus pour l’or, le platine et le minerai de fer. « La baisse du cours du rand, ainsi qu’une production d’or et de platine affaiblie, met les grands producteurs d’or et de platine sud-africains sous une grande pression, comme l’illustre la capitalisation boursière de ces entités.», ajoute Andries Rossouw, associé chez PwC. Malgré de nombreuses mesures de réduction des coûts, une élévation des coûts supérieure à l’inflation continue de mettre l’industrie sous pression, avec un BAIIA en baisse.
Les dépenses de capital ont repris, après des niveaux historiquement bas, ces dix dernières années pour refléter une augmentation de 19 %. Les dépenses opérationnelles ont augmenté de 13 %. Le coût salarial reste la principale dépense de l’industrie minière.
« 2018 a été marquée par une performance mitigée pour l’industrie minière sud-africaine, avec le prix des matières premières en vrac qui a continué de grimper, après avoir connu des cours bas en 2016, alors que les métaux précieux continuent de traverser une phase difficile.», commente Michal Kotzé, responsable des services et des ressources énergétiques pour l’Afrique chez PwC.
Il a expliqué que les initiatives de réduction des coûts n’ont pas pu contrebalancer l’impact de l’inflation du coût des achats. «La diminution des coûts et les difficultés liées à la production ont provoqué un affaiblissement des résultats opérationnels. Si l'on ajoute la détérioration du cours de l’or et du platine, cela veut dire concrètement que l’industrie a enregistré une perte en 2018.», indique-t-il.
Création de valeur pour les investisseurs miniers en Afrique du Sud
L’industrie minière continue d’ajouter une valeur significative pour le pays et ses habitants. Les parties prenantes du secteur sont notamment les employés et leurs familles, les syndicats, le gouvernement, les actionnaires, les fournisseurs et les clients. Comme indiqué dans les déclarations de valeur ajoutée de la société, la main-d’œuvre constitue encore la majeure partie de la valeur ajoutée (47 %), suivie du gouvernement (24 %) par le paiement des impôts directs, ainsi que les taxes salariales et les redevances. Les actionnaires ont augmenté leur part grâce à l’amélioration des dividendes des producteurs de matières premières en vrac.
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Accra, Ghana