(Agence Ecofin) - En Ouganda, la pilule est amère pour les industriels locaux qui risquent de perdre 28 millions $ d’investissements. Presque aucune compagnie nationale d’électricité ne veut en effet de leurs transformateurs électriques, en dépit de la promotion présidentielle du made in Ouganda.
En Ouganda, les organismes nationaux du secteur électrique ne respectent toujours pas les directives émises par le président Yoweri Museveni sur l’achat des équipements fabriqués localement. Toutes, à l’exception de l’Uganda Electricity Distribution Company Ltd (UEDCL), refusent en effet d’acquérir les transformateurs électriques fabriqués dans le pays.
Selon le directeur de l’Association des manufacturiers d’Ouganda (UMA), ce constat n’est qu’une des illustrations de l’inefficacité des efforts gouvernementaux pour promouvoir la consommation des biens fabriqués localement. Les entreprises locales ont investi environ 28 millions $ dans la fabrication de ce type d’équipements après le lancement de l’initiative ‘Buy Uganda Build Uganda’. Ils espéraient 52 millions $ de retour sur investissements environ, la création de 4 000 emplois directs et 3 000 emplois indirects.
Les industriels ougandais ont donc introduit une pétition auprès du ministère de l’Energie. « J’ai écrit directement aux agences afin de leur demander d’acheter ces équipements localement fabriqués. Ils ont répondu que plusieurs de ces projets étaient financés par des subventions étrangères et qu’une priorité devait être donnée aux équipements des pays donataires dans ce cadre. Je pense que cela devrait être modifié dans le cadre législatif pour donner une chance à nos fabricants. Il y a aussi le problème des spécifications techniques des transformateurs. J’ai demandé à ce propos aux fabricants locaux de respecter les spécifications requises. Avec le Covid-19, nous devons promouvoir notre industrie locale » a affirmé Mary Goretti, la ministre ougandaise de l’Energie.
Gwladys Johnson Akinocho