(Agence Ecofin) - Du fait de la chute des prix du pétrole, la majorité des pays africains, producteurs de pétrole ont réduit leurs investissements dans l’armement, ceci, après plus d'une décennie d'augmentation constante. C’est ce qu’explique un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI).
D’après le document, en 2016, les dépenses militaires en Afrique ont diminué de 1,3% par rapport à 2015 pour s’établir à environ 37,9 milliards de dollars. Il faut dire que les pays qui investissent le plus dans l’armement sont des producteurs de pétrole.
Selon le Dr Nan Tian, chercheur au programme des armes et des dépenses militaires du SIPRI, des pays comme l’Algérie, l’Angola, le Soudan du Sud, ou encore la Libye, sont les plus touchés par cette réalité. Ces Etats ont, depuis la mi-2014, enregistré une baisse importante de leurs recettes pétrolières.
Par ailleurs, le rapport montre que dix pays africains producteurs de pétrole ont des dépenses militaires supérieures à 3% de leurs PIB. La République du Congo, par exemple, est celle qui investit le plus par rapport à son PIB. Les investissements militaires du pays d’Afrique centrale ont représenté 7% de son Produit intérieur Brut, en 2016. Il est suivi par l’Algérie, premier exportateur de gaz du continent qui consacre 6,7% de son PIB à l’armement.
Malgré cela, les dépenses militaires des pays africains restent 48% plus élevés, qu’il y a dix ans.
En revanche, tous les pays africains n’ont pas diminué leurs dépenses militaires. C’est le cas du Botswana, du Nigéria, du Kenya et du Mali.
Selon le même rapport, les dépenses militaires du Botswana ont augmenté de 40% en 2016, soit environ 152 millions de dollars. Le pays n’est pas un producteur de pétrole et est réputé pour sa bonne gouvernance. Les responsables botswanais ont expliqué, il y a quelques mois, que ces dépenses entrent dans le cadre d’un programme de modernisation de l’arsenal militaire, jugé vétuste.
Quant au Nigéria, deuxième producteur d’or noir en Afrique, derrière l’Angola, les investissements ont augmenté de 1,2% pour atteindre 1,7 milliard de dollars en 2016. Ils s’expliquent notamment par les efforts pour vaincre la secte islamiste Boko Haram. Pareil pour le Mali et le Kenya qui combattent des groupes terroristes sur leurs territoires.
Olivier de Souza