(Agence Ecofin) - Au Ghana, l’exécutif déploie depuis déjà 5 ans plusieurs initiatives pour améliorer l’accès aux intrants et au crédit et augmenter la productivité du secteur agricole. En dépit des efforts fournis, de nombreux défis demeurent.
Au Ghana, l’approvisionnement en semences pourrait être perturbé durant la campagne agricole 2022/2023. D’après l’Association nationale du commerce des semences (NASTAG), ses membres peinent actuellement à mobiliser des ressources financières pour satisfaire les besoins des producteurs en raison du non-paiement par le gouvernement des dettes accumulées en 2021.
En effet, l’exécutif a acheté auprès des fournisseurs locaux près de 34 300 tonnes de semences pour une valeur de 207 millions de cédis (21 millions $) durant l’année écoulée dans le cadre de son initiative « Planting for Food and Jobs-PFJ » (Planter pour se nourrir et créer des emplois) mise en œuvre depuis 2017.
Alors qu’il ne reste que 4 mois pour la clôture de l’année 2022, plusieurs sources indiquent que le gouvernement demeure silencieux sur ce passif et redoutent que le paiement soit reporté pour 2023, un scénario déjà observé un an plus tôt.
Se confiant à Business and Financial times, Kwabena Adu-Gyamfi, président de la NASTAG, estime pour sa part que la situation difficile que traverse l’industrie des semences tranche avec celle des acteurs des engrais qui bénéficient « d’une priorité de paiement plus élevée » dans le cadre du programme PFJ.
Plus largement, il faut souligner que cette mauvaise passe pourrait également avoir des répercussions sur les nombreux efforts menés par les autorités pour favoriser l’accroissement du financement qui est encore embryonnaire dans le secteur des semences.
Certains membres de NASTAG soulignent que les institutions bancaires ne sont plus disposées à leur accorder des crédits pour relancer la production, en raison de défauts de paiement sur des prêts contractés antérieurement.
Pour rappel, au Ghana, le volume de vente de semences certifiées dans le cadre du commerce formel ne répond qu’à 20 % de la demande nationale le reste étant satisfait par le secteur informel. Sur le total des semences fournies par le réseau formel, le maïs et de riz représentent 70 % du stock.
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