(Agence Ecofin) - En Afrique, l’agriculture reste globalement sous-financée en dépit de son importance socioéconomique. Si les appels au renforcement de ce soutien se sont multipliés depuis une décennie, le secteur bancaire est toujours pointé du doigt en raison de la lenteur des progrès.
Au Ghana, le gouvernement envisage de formuler un projet de loi visant à contraindre les banques à accorder 20 % de leurs crédits totaux au secteur agricole. C’est ce qu’a annoncé Owusu Afriyie Akoto (photo), ministre en charge du secteur.
Alors que dans le pays, l’agriculture fournit 20 % du PIB, elle ne reçoit actuellement que 5 % du total des prêts. « Le gouvernement fait de son mieux pour accroître la production agricole en subventionnant les prix des intrants, mais les banques ne donnent pas encore assez de financements pour accompagner ces efforts », souligne-t-il.
Selon M. Afriyie Akoto, une telle réglementation si elle était appliquée permettrait au secteur privé de mettre en œuvre des investissements pour améliorer la production végétale et animale, ce qui aurait pour effet de faire baisser les prix sur le marché intérieur.
« En Inde par exemple sur les trois dernières décennies, il y a eu une régulation contraignant les banques à consacrer une partie de leurs prêts aux agriculteurs. Nous pouvons mieux pour l’agriculture si les banques ghanéennes jouent leur rôle », ajoute le responsable.
Cette incitation du dirigeant intervient dans un contexte global où le pays comme l’ensemble de ses voisins doit notamment faire face sur le marché mondial à une hausse des prix des intrants qui pèse sur la production agricole.
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