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Entretien avec Mahmoud Bah, DG du MCC : « La connectivité des marchés est un moteur de développement économique durable »

  • Date de création: 18 juin 2021 03:27

(Agence Ecofin) - Le Millenium Chalenge Corporation (MCC) envisage de réaliser un investissement dans la mise en place d’une ligne de transmission haute tension qui reliera Bobo-Dioulassou au Burkina Faso, à Ferkessédougou en Côte d’Ivoire. L’infrastructure sera le premier projet régional qu’appuiera le MCC dans le secteur électrique. Une nouveauté qui entre dans le cadre de la nouvelle dynamique d’intégration régionale adoptée par le MCC, dont Mahmoud Bah, le directeur général par intérim, dévoile les arcanes à l’Agence Ecofin. 

Agence Ecofin : Le MCC vient de signer un accord avec la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le système d’échange d’énergie électrique ouest africain (WAPP). En quoi consiste concrètement cet accord ?

Mahmoud Bah : Nous avons signé effectivement un protocole d’accord avec le gouvernement de Côte d’Ivoire et un agrément avec le West African Power Pool (WAPP). Le protocole d’accord avec la Côte d’Ivoire et avec le Burkina Faso, s’inscrit dans notre programme d’intégration régionale, dans le secteur de l’énergie. Il facilitera les travaux à faire dans la conception d’un programme entre le Burkina et la Côte d’Ivoire dans le secteur de l’énergie.

L’agrément avec le West African Power Pool (WAPP) nous permet de réaliser les études de faisabilité de ce programme. Nous avons choisi le WAPP, cette institution de la CEDEAO, qui a pour but l’intégration régionale en matière d’énergie et la création d’un marché efficient de l’énergie. L’organisation pourra être le coordinateur de cette étude entre la Côte d’Ivoire, le Burkina et le MCC. Nous travaillons de commun accord avec le WAPP et le protocole d’accord facilitera la collaboration. Il est aussi le véhicule par lequel nous pourront coopérer avec le gouvernement ivoirien.

AE : Les accords du MCC sont généralement conclus avec un pays. Cet accord concerne la Côte d’Ivoire, le Burkina et le WAPP. Qu’est-ce cela changera ?

MB : Les accords avec les pays sont des Compacts. Mais à ce stade du programme énergétique régional, nous ne sommes pas encore arrivés à l’étape de la signature d’un Compact. Les accords signés sont un prélude aux études que nous faisons d’habitude pour avoir les informations nécessaires à la signature d’un accord. Nous faisons cette due diligence directement avec une équipe sur le terrain lorsqu’il s’agit d’un Compact domestique, avec un seul pays. Mais ici, nous parlons d’un Compact régional qui est tripartite, deux gouvernements qui s’associent au MCC pour faire un programme commun. L’accord avec le WAPP, est nécessaire à la due diligence que nous faisons en Côte d’Ivoire. Si le résultat de cette étude de faisabilité révèle la viabilité de l’investissement, nous signerons donc un accord directement avec le gouvernement de Côte d’Ivoire au moment opportun.

AE : Si les études préliminaires sont favorables à la poursuite du programme, quelles seront les prochaines étapes ?

MB : Si les études préliminaires confirment la fiabilité et la rentabilité des investissements énergétiques que nous envisageons, nous passerons à la phase de conception du programme. Il faudra déterminer si le programme de lignes de transmission électrique passera par la réhabilitation de lignes préexistantes ou par la construction d’une nouvelle ligne à haute tension. Nous déterminerons également les équipements à fournir et les réformes institutionnelles à mettre en place, le cas échéant. Suivra ensuite la phase de négociation avec chacun des gouvernements pour la signature d’un compact. Ce sera donc un Compact régional avec la Côte d’Ivoire et un Compact régional avec le Burkina Faso qui constitueront le Compact régional, en gros.

AE : Quelles seront les retombées de ce projet s’il est mis en œuvre ?

MB : Il s’agit pour le moment d’estimations, la certitude viendra des études de faisabilité et d’autres études environnementales et sociales que nous mènerons. Mais nous savons, par exemple, qu’au Burkina un projet électrique de cette envergure touchera près de 8 millions de personnes. Nous estimons, sous confirmation des études de faisabilité, qu’il y aura de fortes retombées pour les deux pays à long terme en termes d’intégration de ces marchés énergétiques.

Nous savons grâce à nos Compacts domestiques dans le secteur énergétique, mais également dans d’autres secteurs, que l’intégration, la connectivité des marchés est un moteur de développement économique durable. Nous reconnaissons aussi l’effet du changement climatique surtout dans les pays subsahariens. Notre programme sera ancré, non seulement sur l’intégration régionale en matière d’électricité, les réformes institutionnelles qui y seront associés, mais préparera aussi le terrain pour une transition juste vers les énergies renouvelables. Un processus que nous accompagnons déjà au Burkina Faso.

AE : Est-ce que vous avez une idée de l’enveloppe approximative de ces futurs Compacts régionaux ?

MB : Pour le moment, nous n’avons pas une enveloppe précise. Tout est fonction de notre budget (nous sommes financés par le contribuable américain), et des informations qui seront révélées par les études de faisabilité. Mais comme vous savez, les enveloppes dont nous avons d’habitude dans nos Compacts sont en moyenne de 350 millions $. Cependant, pour le régional, nous n’avons pas une idée claire en ce moment, c’est justement pourquoi nous faisons une étude de faisabilité. Nous adresserons une demande au Congrès pour un soutien budgétaire et c’est seulement à partir de ce moment que nous aurons une idée concrète de la taille de l’enveloppe.

AE : Ce type de compact régional sera-t-il reproduit dans la sous-région avec les autres pays ?

MB : Comme vous le savez, le MCC travaille seulement avec des pays éligibles. En 2018, nous avons eu l’accord du Congrès américain pour engager nos études dans le domaine de l’intégration régionale. Nous avons reconnu l’intégration régionale comme étant un moteur de développement. Il y a donc un portfolio que nous envisageons de mettre en place dans ce cadre. Ce n’est donc pas une exclusivité avec le Burkina et la Côte d’Ivoire, mais il nous faudra trouver des pays éligibles aux programmes d’envergure régionale.

Actuellement, nous avons un autre programme entre le Bénin et le Niger qui est dans le domaine du transport. Nous mettons en place un compact régional de la même manière pour la construction du corridor Niamey-Cotonou. Au fil du temps, quand nous aurons identifié d’autres pays éligibles et frontaliers, nous développerons d’autres compacts régionaux.

Nous répliquerons donc l’expérience avec les pays éligibles choisis par notre conseil d’administration pour le Compact régional.

Propos recueillis par Gwladys Johnson Akinocho


 
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