(Agence Ecofin) - La rencontre du groupe des 7 puissances mondiales (G7) qui a débuté le samedi 24 août à Biarritz en France, a fait la part belle aux incendies qui détruisent la forêt d'Amazonie, en Amérique latine. Selon des indiscrétions rapportées par la presse qui couvre cet événement, on s'acheminerait même vers la création « d’une coalition pour la reforestation de l’Amazonie, assortie de moyens financiers et d’objectifs chiffrés ».
L'hôte du sommet, Emmanuel Macron, a fait de la question incendie, un des principaux sujets de discussion de ce sommet. Le chef de l'Etat français a aussi invité quelques leaders d'Afrique pour discuter principalement de la sécurité.
Les vastes étendues d'incendies que connait l’Afrique, ne semblent pas à l'ordre du jour. Pourtant, des images satellites de l'Agence spatiale américaine (NASA) datant du mois de juin 2019, montrent que l'étendue de la présence des feux en Afrique, est bien plus importante qu’en Amérique du Sud.
Pourquoi le sujet ne fait pas grand bruit ? Les responsables de la NASA semblent y entrevoir quelques réponses. Déjà les incendies africains sont de petits foyers qui servent généralement à la préparation des sols pour l'agriculture. Il s'agit donc de situations très souvent maitrisées contrairement à la réalité actuellement vécue en Amazonie.
Mais l'agence américaine fait remarquer que ce ne sont pas tous les incendies africains qui sont sous contrôle. Le satellite qu'elle a employé pour mener son observation, lui fait constater que plusieurs foyers d'incendies en Afrique subsaharienne durent souvent plus de 30 jours, devenant ainsi un facteur important d'émission de gaz à effet de serre. Cette observation de la NASA vient d’ailleurs compléter une étude publiée par l'Agence spatiale européenne (ESA), qui révélait en février 2019, que de très récentes données de recherche, suggéraient qu'il y avait plus d'incendies en Afrique qu'on ne le pense.
« En 2016, 4,9 millions de kilomètres carrés de surfaces avaient été brûlés, soit 80% de plus que les informations fournies par les capteurs satellitaires à résolution plus grossière. Ces zones nouvellement découvertes, comprenaient principalement des zones incendiées de moins de 100 ha », peut-on lire dans l'article publié par l'agence européenne, qui rappelle que le risque pour le climat est très élevé.
Certains observateurs n’hésitent déjà pas à parler du deux poids deux mesures du G7 de Biarritz, face aux défis d’incendies que connait le monde. Mais on peut aussi noter que dans la presse africaine globalement, le sujet n’est pas souvent traité, notamment faute de données. Pourtant plusieurs études ont lancé l’alerte. Il a, par exemple, été démontré que la destruction par le feu de la forêt tropicale pour des besoins énergétiques (production de charbon et de bois de chauffe), pouvait être aussi importante que les coupes industrielles.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »