(Agence Ecofin) - Depuis sa création, la Fondation EMA a reçu à Genève plusieurs chefs d’Etat, parmi lesquels Boni Yayi, Abdoulaye Wade, Armando Guebuza ou encore Ely Ould Mohamed Vall. En 2003, Marc Ravalomanana lui a consacré sa première sortie internationale pour rencontrer de nouveaux investisseurs internationaux. Des ministres de 32 pays différents ont participé aux forums EMA, de même que des maires de grandes villes, telles que Hanoï ou Dakar, ainsi que de nombreux banquiers, gérants de fonds, agences de développement ou donateurs. Des milliers de rencontres d’affaires se sont déroulées dans le cadre des forums annuels intitulés EMA Invest, dont la prochaine édition aura lieu en octobre 2012.
Aujourd’hui Guy Mettan, qui a présidé la Fondation pendant 14 ans, passe la main à une jeune femme, Yasmine Bahri Domon, spécialiste en communication institutionnelle et directrice de l’agence Stratline. C’est donc elle qui pilotera la mise en place du 9eme forum EMA Invest, une édition dont l’objectif est de mettre en contact des investisseurs internationaux avec les responsables des grands projets structurants qui visent à faire du Cameroun un pays émergent en moins d’une génération. Rencontre.
Agence Ecofin : Que représente la Fondation EMA dont vous êtes devenue récemment présidente ?
Yasmine Bahri Domon : Pour moi, c’est un honneur de succéder à Monsieur Guy Mettan, et c’est un véritable challenge que de poursuivre le travail commencé par des passionnés et professionnels de la finance et des médias. La fondation qui existe depuis maintenant 14 ans a reçu de grandes personnalités du monde politique, économique et culturel. Des institutions et entreprises de 67 pays différents ont déjà participé aux forums organisés dans le cadre d’EMA Invest.
AE : Quelle nouvelle orientation ou nouvelle dynamique souhaitez-vous imprimer à cette Fondation ?
YBD : Je souhaiterais organiser chaque année un forum EMA Invest qui mettra en avant un seul pays. Rendre le forum plus ciblé et plus privilégié. Viser la qualité des intervenants et des rencontres plutôt que le volume de participants.
AE : Quid de l’équipe précédente ?
YBD : Concernant les principaux membres, Guy Mettan souhaite se consacrer plus activement à ses activités politiques et sociales en Suisse, mais il reste membre du Conseil de Fondation. Dominique Flaux garde ses fonctions et sera plus actif que jamais !
AE : Quelle sera votre première action ?
YBD : Organiser un forum EMA Invest consacré au Cameroun. Il est vrai que mon activité de conseil en communication m’a amenée à tisser un lien particulier avec ce grand pays, locomotive de l’Afrique centrale. Il était naturel que je poursuive mes actions en organisant en octobre prochain à l’Hôtel Beau Rivage à Genève, ce 9eme EMA Invest spécialement pour le Cameroun.
AE : La Fondation EMA devient-elle camerounaise ?
YBD : Lol ! Elle est internationale et sera camerounaise le temps d’un forum. Ce que nous voulons, c’est promouvoir chaque année, un pays émergent et créer un véritable lien entre certains pays d’Afrique et de nouveaux partenaires. Sachant que Genève est une plateforme internationale et que s’y croisent des investisseurs et des décideurs aussi bien arabes que chinois, européens ou américains…
AE : Existe-t-il des dirigeants que la Fondation EMA n’inviterait pas à Genève ?
YBD : La fondation a une éthique, nous ne pouvons pas promouvoir des personnes ou des pouvoirs que nous ne considérons pas en adéquation avec notre vision et notre idéal.
AE : En 2006, la Fondation a remis un Prix à Ely Ould Mohamed Vall, alors chef d’Etat de la Mauritanie. Pensez-vous remettre d’autres prix à l’avenir ?
YBD : Non, même si je trouve cette initiative intéressante, à quel titre devrions nous remettre un prix à un pays plutôt qu’à un autre ? Aujourd’hui on devrait remettre un prix à la majorité des pays d’Afrique qui affiche une croissance moyenne de plus de 5% depuis 12 ans, où tous les efforts sont déployés pour une meilleure gouvernance et pour l’émergence d’économies dynamiques.
Créée en 1998 par un groupe de professionnels genevois de la presse économique, la Fondation EMA vise à offrir aux pays en développement un meilleur accès aux capitaux, aux marchés, aux technologies et aux médias internationaux. Au fil de son activité, elle a reçu des soutiens de la Confédération suisse, de la Banque mondiale, de plusieurs banques, agences de développement et grandes entreprises.
Propos recueillis par Philippe Dandolo
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