(Agence Ecofin) - Les investissements greenfield intra-africains sont passés de 4 milliards de dollars en 2006 à 10 milliards de dollars en 2016, selon un rapport publié le 25 septembre par la Banque africaine de développement (BAD).
Les investissements greenfield, appelés également investissements «en rase campagne», correspondent à la création d'une filiale ex-nihilo, l’installation de nouveaux moyens de production et le recrutement de nouveaux employés. Le terme est utilisé par opposition au brownfield investment, qui se matérialise par le rachat d’une filiale déjà existante. Les fusions-acquisitions transfrontalières appartiennent à cette deuxième forme d’investissements.
Le rapport de la BAD sur l’état des lieux des investissements intra-africains fait également ressortir que le nombre de fusions et d'acquisitions intra-régionales a presque doublé en Afrique, passant de 238 transactions en 2006 à plus de 418 en 2016.
Le Maroc arrive en tête des pays africains qui investissent sur le continent en termes de nombre de projets. Le royaume chérifien concentre en effet 17% du nombre total des investissements réalisés en Afrique par des entreprises africaines en 2016, devant l’Afrique du Sud (13%), l’Egypte (12%), le Nigeria (12%), la Côte d’Ivoire (6%), le Kenya (6%), le Ghana (4%), l’Algérie (3%), l’Ethiopie (3%), la Tanzanie (3%) et la Tunisie (3%).
Selon la BAD, les investissements intra-africains sont désormais d’autant plus importants que la conjoncture mondiale instable cause de fortes fluctuations des investissements internationaux.
«Les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont beaucoup fluctué au cours des cinq dernières années, atteignant un pic de 74 milliards de dollars en 2013, avant de refluer progressivement pour s’établir à 41 milliards de dollars en 2017.», souligne la banque de développement panafricaine.
L’étude de la BAD note par ailleurs, que la hausse des investissements intra-africains s’explique essentiellement par la montée en puissance des multinationales africaines qui ne lésinent pas sur les moyens pour prendre une dimension panafricaine, tantôt à coups d’acquisitions, tantôt grâce à des investissements greenfield et des partenariats. C’est notamment le cas des groupes bancaires Ecobank (36 filiales africaines), Standard Bank Group (20 filiales), Attijariwafa Bank (14 filiales) ou encore du groupe cimentier nigérian Dangote Cement (10 filiales africaines) et de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines (55 destinations desservies dans 38 pays du continent).
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