(Agence Ecofin) - Le Fonds monétaire international (FMI) a nettement abaissé, ce mardi 19 juillet, ses prévisions de croissance pour l'Afrique subsaharienne en 2016, en raison notamment des performances décevantes des deux principales économies de la région: le Nigeria et l’Afrique du Sud.
Dans son rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, le fonds a précisé que l’Afrique subsaharienne devrait enregistrer une croissance économique de 1,6% cette année, ce qui marque un net recul de 1,4 point par rapport aux précédentes prévisions publiées en avril dernier, et un ralentissement spectaculaire par rapport à 2015 (3,3%).
Cette contre-performance s'explique principalement par la forte chute de la croissance au Nigeria, dont l’économie reste largement dépendante des hydrocarbures. La première puissance économique africaine devrait en effet voir son produit intérieur brut se contracter de 1,8% cette année alors qu'une expansion de 2,3% était encore prévue il y a trois mois !
De son côté, l’Afrique du Sud devrait frôler la récession cette année. Le PIB de la nation arc-en-ciel ne devrait progresser que de 0,1% en 2016.
Le FMI a, par ailleurs, averti contre les «implications dramatiques» de cette baisse du régime des économies situées au sud du Sahara sur la lutte contre la pauvreté.
« La réduction de la croissance en Afrique subsaharienne (...) a une implication dramatique», a déploré le chef économiste de l’institution, Maurice Obstfeld. «En 2016, la croissance de l'activité régionale ne parviendra pas à atteindre celle de la population, conduisant à une baisse du revenu par habitant», a-t-il ajouté.
En Afrique subsaharienne, près de 43% de la population vit déjà avec moins de deux dollars par jour, selon les données de la Banque mondiale.
Lire aussi
13/07/2016 - Afrique du Sud: le FMI abaisse ses prévisions de croissance pour 2016, à 0,1%
27/06/2016 - Mozambique: le FMI prévoit un ralentissement de croissance économique en 2016, à 4,5%
16/06/2016 - Angola: le FMI donne son «accord de principe» pour un prêt de 4,5 milliards $
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.