(Agence Ecofin) - Un nouveau gouvernement a été nommé en Algérie. Abdelkader Messahel n’est plus le ministre de la Communication. Il ne sera donc pas allé au bout des chantiers dans ce secteur. Il revient à son successeur, le journaliste et écrivain Hamid Grine (photo), de poursuivre la mise en place du cadre législatif, après la promulgation de la loi organique sur l'information en 2012 et celle sur l'audiovisuel en 2014.
Une loi sur la publicité et une autre sur le sondage sont déjà en préparation. Pour mettre de l’ordre dans le secteur de la publicité, il faut une loi adaptée aux règles universelles et susceptible d’être un outil au service de la communication, pensait Abdelkader Messahel. Il regrettait que, faute de réglementation, l’Etat distribue anarchiquement la publicité institutionnelle. « Le pays a beaucoup souffert de l'absence d'un cadre juridique et il est très difficile d'envisager le développement du secteur de la communication sans un cadre juridique approprié », avait dit le désormais ex-ministre de la Communication. Un point qui risquera de revenir sur la table avec les débats sur le monopole étatique sur les chaînes de télévision généralistes.
Dans son message à la presse le 3 mai dernier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a rappelé l’importance de la formation des journalistes. Il a dit que le gouvernement doit « élaborer un plan de formation à inclure dans son plan d'action à compter de cette année jusqu'en 2019 ».
De manière globale, il est question d’une meilleure organisation des professionnels des médias, alors qu’il n’existe toujours pas en Algérie un Conseil d’éthique du journalisme. La mise en place de cet organe, selon le ministre Messahel, est sujette à la délivrance de la carte nationale du journaliste professionnel. Ce document permettra de faire la différence entre « le vrai professionnel de l’information et l’usurpateur ». Pourtant, le décret qui constitue l’acte de naissance de cette carte professionnelle peine à sortir de la machine administrative. Le ministre Messahel avait déclaré que le texte est déjà signé, sans pour autant dire quand il serait promulgué. Il faudra ensuite mettre en place la commission permanente de délivrance de cette carte, qui doit être composée de six représentants de la presse et six autres mandataires de l'Etat.
El Watan doute de la réalisation d’un tel chantier. Et pour cause, Hamid Grine n’aura ni le temps ni les pleins pouvoirs pour travailler, pense le journal qui rappelle qu’il est le 13ème ministre de la Communication en 15 ans de règne de Bouteflika. Selon le quotidien de référence, cette « instabilité chronique » est la preuve que le poste de ministre de la Communication « relève plus du fonctionnariat bureaucratique que du poste politique avec des prérogatives pouvant donner au titulaire une marge d’action ». Une opinion qui s’appuierait sur des confessions d’anciens ministres.
Assongmo Necdem
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