(Agence Ecofin) - La biotechnologie est de plus en plus utilisée dans le monde agricole afin d’apporter des solutions aux contraintes qui pèsent sur les cultures ainsi qu’aux défis liés à la nutrition. Dans certains pays, l’utilisation du génie génétique pour la biofortification des aliments est déjà une réalité.
Aux Philippines, le riz transgénique doré a reçu récemment l’approbation du gouvernement pour sa production à des fins commerciales, une première dans le monde. La céréale génétiquement modifiée pour produire du bêta-carotène (précurseur de la vitamine A) une fois dans l’organisme humain est le fruit des recherches menées ces deux dernières décennies par l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) et l’Institut philippin de la recherche sur le riz (PhilRice).
Selon le gouvernement, cette innovation permettra de lutter contre la carence en vitamine A (CVA), un problème de santé publique dans la mesure où seulement 2 ménages philippins sur 10 arrivent à satisfaire les besoins journaliers en vitamine A à travers leur alimentation quotidienne.
Cette situation est notamment liée à l’absence de ce micronutriment essentiel dans le riz blanchi qui fournit l’essentiel de l’apport calorique totale de la population. Les Philippines représentent en effet le 6e consommateur mondial de riz avec un volume annuel par habitant atteignant 133 kg.
Plus globalement, les autorités entendent positionner grâce à cette avancée scientifique, le pays en première ligne dans l’atteinte de l’Objectif de Développement Durable n° 2 portant sur la fin de toutes les formes de malnutrition et l’accès à une alimentation saine, nutritive et suffisante.
Du côté des organisations environnementales, ce produit est perçu depuis quelques années comme une fausse solution à la lutte contre la carence en vitamine A. « En encourageant une alimentation basée sur un seul aliment plutôt que d’améliorer l’accès à des légumes riches en vitamines, le riz doré pourrait, s’il était diffusé à grande échelle, aggraver la malnutrition et, à terme, nuire à la sécurité alimentaire. Le riz doré n’est tout simplement pas la bonne approche.
C’est de l’argent jeté par la fenêtre. La recherche sur cet OGM accapare des ressources qui pourraient être utilisées plus efficacement pour s’attaquer aux causes sous-jacentes de la CVA et de la malnutrition : la pauvreté et le manque d’accès à une alimentation diversifiée », expliquait Greenpeace dans un rapport datant de 2013.
Espoir Olodo
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