(Agence Ecofin) - Au cours d’un point de presse tenu récemment, Cleber Corrêa, le vice-président de l'Association des professionnels de l'immobilier d’Angola (APIMA), a indiqué que la demande immobilière a baissé de 80%, au cours des 5 dernières années.
Cette forte baisse de la demande s’explique selon le responsable, par le changement de régime du taux de change (du fixe au flottant) survenu en janvier 2018. Il pointe aussi du doigt le manque de crédit à faible coût dans les banques commerciales, l'excès de bureaucratie, le retard dans la délivrance des droits de surface, ainsi que le manque de politiques de logement à fort impact, comme autant de difficultés auxquelles le secteur immobilier est confronté.
Au nombre des facteurs ayant entraîné cette situation, Cleber Corrêa a également mentionné le manque d'accès aux terres qui sont vendues par les administrations municipales, et leur achat par les entreprises auprès des tiers.
« Lorsque l'inflation est forte, le secteur qui en souffre le premier est l'immobilier, car avec une inflation élevée, les banques doivent demander plus d'argent, ce qui ne permet pas à l'acheteur d'avoir accès au crédit », a-t-il précisé. Ces problèmes ont ainsi entraîné la fermeture de nombreuses sociétés contrôlées par APIMA, qui en compte près de 70, selon son Vice-président.
Pour remédier aux problèmes du secteur de l’immobilier, l’Etat doit, selon le responsable, envisager un certain nombre de mesures. Il s’agit notamment des subventions aux citoyens pour augmenter leur capacité financière, en vue de l’achat de logements. Il faudrait également simplifier le processus d’obtention de titres, de permis de travaux et de lotissement. Par ailleurs, taxer toutes les terres de la ville permettrait d’empêcher que les domaines soient vus par les investisseurs comme un simple moyen de s’enrichir.
Enfin, Cleber Corrêa voudrait que la taxe industrielle soit réduite de 30 à 10% pour les promoteurs immobiliers entreprenant des projets sociaux.
André Chadrak
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