(Agence Ecofin) - L’entreprise américaine PVH Corp, propriétaire des marques telles que Calvin Klein et Tommy Hilfiger a annoncé qu’elle mènerait une investigation immédiate et approfondie sur des allégations de conditions de travail déplorables chez ses sous-traitants en Ethiopie. L’information a été rapportée par la Fondation Thomson Reuters.
D’après l’ONG américaine Workers Rights Consortium (WRC), les employés dans les usines textiles des fournisseurs de la compagnie, font face notamment à des violences verbales et ne gagnent que moins de 12 cents ($US) par heure.
En outre, révèle l’organisation, ceux-ci sont forcés à faire un temps supplémentaire non rémunéré et perdent une partie de leurs revenus lorsqu’ils boivent de l’eau potable au niveau des postes de travail.
« PVH prend les allégations formulées dans le rapport de WRC très au sérieux, notant cependant que certaines des interviews datent de deux ans et que le Parc industriel de Hawassa de même que les pratiques ont évolué depuis lors.», affirme la compagnie. « Il y a un fossé béant entre les revendications éthiques des marques et la réalité de l’environnement de travail pour les confectionneurs de leurs vêtements.», pointe de son côté, Penelope Kyritsis, chercheure au WRC.
Hormis PVH, WRC a aussi pointé du doigt des violations du droit de travail au niveau des usines des sous-traitants du groupe suédois Hennes & Mauritz (H&M), numéro deux mondial du prêt-à-porter.
PVH est l’une des grandes entreprises d’habillement du monde avec un chiffre d’affaires de 9,7 milliards $ en 2018. Elle possède un réseau de 38 000 collaborateurs opérant dans plus de 40 pays à travers le monde.
Il faut noter que le gouvernement éthiopien a massivement investi dans des parcs industriels « prêts à l’emploi » pour les entreprises manufacturières ces dernières années dans le cadre de l’industrialisation du pays.
Si le pays possède de nombreux atouts dans l’industrie légère comme une main-d’œuvre peu chère (60 $ par mois contre plus de 600 dollars en Chine), il n’a pas encore instauré un salaire minimum, une porte ouverte à des abus d’après certains observateurs.
Espoir Olodo
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