(Agence Ecofin) - Lors d'une conférence sur le pétrole qui se tient actuellement au Cap, en Afrique du Sud, Ezekiel Lol Gatkuoth (photo), le ministre sud-soudanais du pétrole a laissé entendre que son pays envisage de se doter de cinq raffineries de traitement du pétrole. L'objectif est, selon le responsable, de fournir des produits pétroliers à ses voisins d'Afrique de l'Est.
« Nous tablons sur la construction de quatre ou cinq raffineries pétrolières pour vendre des produits pétroliers en Ethiopie, au Soudan, au Kenya et en Ouganda », a-t-il déclaré, sans toutefois préciser la date de mise en exécution des travaux ou encore leurs coûts.
Le pays qui produit actuellement 130 000 barils de pétrole par jour, souhaite porter sa production à 290 000 barils par jour, d'ici juillet 2018, malgré les conflits avec la branche armée de l'opposition qui se bat pour anéantir tout effort de relance de la production. Le gouvernement compte sans doute sur les volumes qu'il produira à cette échéance pour mettre en œuvre ce projet.
Cependant, sur les court et moyen termes, le projet pourrait être voué à l'échec. Les affrontements autour des installations pétrolières persistent et les deux parties (gouvernement et opposition) ne sont pas près de trouver un consensus. Il y a quelques semaines, un porte-parole de l'opposition a déclaré qu'il n'y aura « jamais» d'accord avec Juba et que les affrontements continueront jusqu'à ce que la production soit réduite à zéro.
De l'autre côté, le climat de tension et d'insécurité qui règne, couplé à la faiblesse des prix du pétrole, ne favorise pas l'arrivée de nouveaux investisseurs. Or, Juba fait face à une crise économique sans précédent, due à la chute de sa production qui a gravement affecté ses revenus. Le pays étant entièrement dépendant de la manne pétrolière, il ne peut donc pas financer seul ces travaux.
Quoi qu’il en soit, en février dernier, Juba et Addis-Abeba ont signé un accord qui stipule que le premier construira une raffinerie de 100 000 b/j dans le Haut-Nil et le second une route qui relie cette région à un terminal pétrolier dans la ville de Malakal, à l’ouest de l’Ethiopie. Ceci, pour satisfaire la demande locale. Le Soudan du Sud avait alors annoncé avoir reçu un financement suisse pour exécuter les travaux.
Olivier de Souza