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Jiang Xisheng : « Huawei n'appartient qu'à ses employés »

  • Date de création: 18 décembre 2020 11:11

(HUAWEI ) - Jiang Xisheng, Secrétaire en chef du Conseil d'administration de Huawei, livre son point de vue à propos d’une récente décision des autorités suédoises.

PTS, le régulateur des télécommunications suédois, a récemment interdit aux opérateurs du pays l'utilisation d'équipements Huawei dans leurs réseaux 5G, expliquant que tout fournisseur basé en Chine représentait une menace automatique pour la sécurité nationale suédoise.

De telles fausses idées risquent d'empêcher les entreprises et les ménages suédois de bénéficier des avantages de l'innovation de Huawei. Ces idées fausses sont malheureusement renforcées par la presse. Par exemple, un article publiée dans Dagens Industri le 10 novembre suggère que « la Chine devrait ouvrir Huawei à la participation étrangère ». Cette recommandation, certes bien intentionnée, témoigne d'une profonde incompréhension de la structure et de la gestion de notre entreprise.

J'ai rejoint Huawei en 1989 après sa création en 1987. À l'époque, les banques étaient peu disposées à prêter de l'argent aux petites entreprises en démarrage. Huawei a levé des capitaux en vendant des actions aux employés, une pratique qui se poursuit encore aujourd'hui. Les salariés achètent des actions avec leur propre argent et reçoivent des dividendes annuels en fonction du nombre d'actions qu'ils détiennent. Ils disposent également d'une commission des représentants dont ils élisent les membres à raison d'une voix par action. Cette commission élit le Conseil d'administration de la société. Ce système de partage des bénéfices et des risques fournit à Huawei les fonds dont elle a besoin pour sa croissance à long terme et jette les bases de sa gouvernance et de sa gestion.

En tant que société privée, Huawei est libérée des pressions à court terme auxquelles sont confrontées les sociétés cotées en bourse, dont les actionnaires attendent qu'elles atteignent leurs objectifs de bénéfices trimestriels. Sans ces pressions externes, Huawei peut maintenir son focus à long terme sur la recherche et le développement, tandis que les employés actionnaires peuvent récolter des récompenses plus importantes.

Ren Zhengfei, fondateur et PDG de Huawei, détient actuellement environ 1 % des parts de Huawei ; le reste est détenu par le syndicat de Huawei, la structure par laquelle les employés possèdent l'entreprise. Il est courant et légitime pour les entreprises en Chine de créer des syndicats qui leur servent de structure d'actionnariat. Même si les médias décrivent souvent cet arrangement comme opaque, il n'est en fait pas si différent de ce que l'on trouve dans les entreprises détenues par les salariés ailleurs dans le monde, notamment John Lewis Partnership (grand magasin au Royaume-Uni) et Essilor (société internationale d'optique ophtalmique basée en France).

En effet, notre structure de propriété est aujourd'hui adoptée par de nombreuses entreprises suédoises. L'Enquête sur les entreprises en Europe (ECS) de l'année dernière montre que 11 % de toutes les entreprises du secteur privé suédois ont des régimes d'actionnariat salarié, soit plus du double de la moyenne européenne. Ce modèle fait peut-être appel aux sensibilités égalitaires de la Suède : les salariés sont rémunérés différemment en fonction de leur travail, mais un mécanisme transparent de participation aux bénéfices est en place. Les salariés se sentent responsabilisés, se soucient de la qualité de leur travail et réfléchissent en permanence aux moyens d'améliorer l'entreprise. Certains experts européens ont conclu que Huawei met en place un « capitalisme des salariés ».

Les détracteurs prétendent que nous sommes devenus un leader mondial grâce au soutien du gouvernement. En fait, la raison du succès de l'entreprise est tout le contraire : nous opérons de manière indépendante et suivons la logique des affaires, pas celle de la politique. Depuis sa création en 1987 jusqu'au début des années 2000, Huawei a fait concurrence aux entreprises d'État chinoises, dont beaucoup ont ensuite été réduites ou ont complètement disparu. Cela ne devrait pas surprendre les capitalistes, qui comprennent que dans la plupart des cas, les des entreprises publiques ou contrôlées par l'État tendent à perdre leur compétitivité en raison de la bureaucratie et d'une faible efficacité. C'est particulièrement vrai dans l'industrie de haute technologie. Pourquoi l'industrie technologique chinoise s'est-elle développée si rapidement et si bien ? Peut-être en partie parce que, depuis les années 1980, la Chine a ouvert son marché à des entreprises telles qu'Ericsson, Nokia, Motorola, Siemens et d'autres sociétés étrangères, et leur a offert des conditions de concurrence équitables.

La déclaration du PTS m'a rappelé la période de turbulences politiques que la Chine a connue dans les années 1960 et 1970. Ma famille était classée comme propriétaire foncier, et j'ai failli ne pas avoir la possibilité d'aller à l'université. J'espère que le PTS pourra effectuer une évaluation objective, juste et fondée sur des faits, et prendra des décisions qui profiteront à l'ensemble de la Suède. La porte de Huawei reste ouverte aux politiciens, chercheurs, journalistes et autres Suédois pour visiter les installations de l'entreprise et sa Salle du plan d'actionnariat salarié (ESOP), et pour échanger des idées sur le système que l'entreprise a mis en place au cours des trois dernières décennies.

En attendant, les faits restent inchangés : aucune entité gouvernementale ne détermine les décisions d'affaires ou d'investissement de Huawei, et personne ne possède Huawei à part ses employés.

Jiang Xisheng est Secrétaire en chef du Conseil d'administration de Huawei

huaweilogo



 
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