(Agence Ecofin) - Selon des sources anonymes, les USA veulent l’aide du Zimbabwe pour combattre les islamistes au nord du Mozambique. Washington qui maintient des sanctions contre Harare depuis 2003 compte exploiter via la compagnie ExxonMobil un gisement gazier de 60 milliards $ dans la zone cible des insurgés.
Le gouvernement américain veut l’aide du Zimbabwe pour combattre les insurgés islamistes au Mozambique. C’est ce qu’ont révélé cette semaine plusieurs sources proches du dossier citées par plusieurs médias.
Selon les détails qui ont fuité, la demande a été faite lors d'un appel téléphonique entre le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires africaines, Tibor Nagy (photo), et le ministre zimbabwéen des Affaires étrangères, Sibusiso Moyo, la semaine dernière. Washington DC veut mettre fin à la menace islamiste qui plane sur le nord du Mozambique et qui menace ses intérêts dans le secteur gazier notamment.
En effet, l’entreprise américaine ExxonMobil prévoit d’exploiter en collaboration avec le groupe français Total, un important gisement gazier dans la région menacée par les terroristes affiliés au groupe Etat islamique (EI) pour un montant de 60 milliards $.
Même si cette demande de la Maison Blanche n’a pas encore été confirmée officiellement par l’administration Trump, on imagine mal Harare y répondre favorablement sans poser certaines conditions. En effet, le Zimbabwe fait face depuis plusieurs années à des sanctions américaines que le président, Emmerson Mnangagwa, essaye de lever depuis son arrivée au pouvoir.
Ces sanctions ont contribué à affaiblir une économie assommée par des années de mauvaise gestion sous le régime Mugabe dont l’actuel président a été pendant longtemps le bras droit.
Néanmoins, même si aucune demande n’était formulée en ce sens par l’administration Trump, le Zimbabwe a tout intérêt à voir la crise insurrectionnelle au Mozambique s’éteindre au plus vite. En effet, en cas d’avancée rapide des terroristes, Harare qui partage 1231 kilomètres de frontières avec son voisin n’est pas à l’abri de potentielles attaques, si on se réfère aux modes de fonctionnement des groupes armés se revendiquant djihadistes.
De plus, le port de Beira situé au Mozambique est d’une importance vitale pour le Zimbabwe qui l’exploite dans le cadre de ses exportations et importations. Alors qu’Harare traverse déjà une crise économique sans précédent, perdre un accès à ce point commercial vital en raison de problèmes d’insécurité pourrait gravement nuire aux plans de reconstruction du gouvernement.
Notons que cette annonce intervient moins d’une semaine après que Maputo a officiellement demandé l’aide de l’Union européenne pour faire face à la crise sécuritaire qui le menace. Selon l’ONU, les violences dans le nord ont déjà poussé 300 000 personnes à quitter leur foyer.
Moutiou Adjibi Nourou
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