(Agence Ecofin) - Au Kenya, l’industrie de la bière est sous pression. La réduction des avantages fiscaux du secteur conduira la Kenya Breweries Limited (KBL) à augmenter de 35 % le prix de vente de sa bière Senator Keg. Une mesure qui pourrait bien profiter aux boissons illégales.
La Kenya Breweries Limited, filiale du brasseur EABL, envisage d’augmenter de 35 % le prix de vente au détail de sa bière phare à base de sorgho, Senator Keg. L’annonce a été faite par Jane Karuku (photo), directrice générale de l’entreprise.
Cette décision s’explique par la démarche de l’exécutif visant à réduire les concessions fiscales accordées depuis quelques années aux brasseurs utilisant des matières premières cultivées localement (sorgho, mil et manioc).
La compagnie devrait désormais bénéficier d’un rabais de 60 % sur les droits d’accises standards prélevés sur ladite bière contre une réduction de 80 % auparavant. Cette réduction des avantages fiscaux de la part du gouvernement pourrait porter un nouveau coup dur à l’entreprise déjà aux prises avec les impacts des mesures de restriction liées au coronavirus.
En effet, la fermeture des bars a lourdement affecté la demande pour la bière et la compagnie a dû arrêter temporairement les activités de son usine en mars dernier afin de limiter la propagation de la pandémie. Alors que les mesures liées au confinement devraient réduire la demande en sorgho de 58 %, cette chute pourrait encore s’aggraver à 84 % en cas de réduction des exemptions fiscales selon Mme Karuku,
Au final, estime la dirigeante, le grand gagnant de cette décision sera le segment des boissons illégales qui échappent à la taxation, mais dont les impacts sont plus préjudiciables sur la santé publique comparativement à la bière brassée de façon conventionnelle.
Pour rappel, la Senator Keg est la marque qui affiche la plus importante progression des ventes pour KBL avec des revenus de 3,7 milliards de shillings (35 millions $) en 2019.
Espoir Olodo
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