(Agence Ecofin) - Des investisseurs nigérians, actionnaires de compagnies d’assurance, ont saisi le régulateur du secteur pour demander une prorogation du délai (30 juin 2020) fixé pour se conformer aux nouvelles exigences de capital minimum. Selon des informations rapportées par des médias nigérians, ces actionnaires souhaitent que le délai soit prolongé de trois à cinq années, ce, pour leur permettre de mobiliser des financements nécessaires pour cette recapitalisation.
« Dans le secteur bancaire, de nombreuses banques ayant fusionné pour se conformer aux exigences de capital minimum se heurtent encore à de nombreuses difficultés. S’il en est ainsi pour les banques qu’en sera-t-il pour les compagnies d’assurance qui ne disposent que d’une année pour se recapitaliser ?», s’est interrogée Bisi Bakare, présidente du Pragmatic Shareholders Association of Nigeria
« Nous avons besoin de deux années supplémentaires, car le temps imparti pour ce processus ne nous permettra pas de mobiliser les financements nécessaires, et nous serons obligés de céder nos actions à des investisseurs étrangers.», a commenté Sunny Nwosu, président émérite de l’Independent Shareholders Association of Nigeria (ISAN), selon des propos rapportés par le site internet du journal local The vanguard
Au Nigeria, la National Insurance Commission (NAICOM) a accordé une période de 13 mois aux compagnies d’assurance pour relever leur capital social. Cette mesure prise en mai 2019 vise à renforcer la solidité financière des compagnies qui opèrent dans ce secteur.
Cette évolution réglementaire intègre une logique qui a été adoptée dans presque tous les marchés d’assurance en Afrique. Le problème récurrent derrière ces initiatives est le fait qu’on exige plus d’investissements dans le secteur mais sans toutefois présenter des mesures d’accompagnement qui garantiront une croissance dans la rentabilité du secteur. Il devient donc difficile d’apporter des fonds propres supplémentaires ou de convaincre de nouveaux investisseurs.
Chamberline Moko
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