Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Ecofin Mines
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

Mark Bristow, PDG de Barrick : «L'industrie minière de la RDC a été constamment paralysée par les modifications de la législation fiscale»

  • Date de création: 12 juillet 2019 16:44

(Agence Ecofin) - Dans son rapport «Mining in Africa Country Investment Guide»  (MACIG 2020), consacré à la RDC, la firme Global Business Reports s’est entretenue avec Mark Bristow, PDG de Barrick, compagnie active sur la mine Kibali. Ce dernier est revenu sur plusieurs questions, y compris l’état actuel de l’environnement minier en RDC, où les premières décisions du nouveau président pour le secteur minier sont attendues. Une interview traduite de l’anglais par l’Agence Ecofin.

Suite à la récente fusion entre Randgold et Barrick Gold Corporation, quelle est la stratégie de la nouvelle entité, particulièrement en ce qui concerne l'Afrique ?

Nous avons fait de Randgold un des leaders du marché dans tous les domaines, des découvertes aux  réserves par action et aux rendements pour les actionnaires. Pendant ce temps, notre industrie courait le risque de perdre sa pertinence. Il y avait trop d'actifs et trop d'équipes de gestion qui n'étaient pas performantes. L'industrie avait besoin de se consolider. Nous nous sommes concentrés sur les actifs de premier niveau et, incontestablement, Barrick est toujours apparue comme l'entreprise qui en avait le plus grand nombre dans l'industrie. La nouvelle stratégie est basée sur celle de Randgold. Nous voulons être l'entreprise aurifère la plus valorisée de l'industrie, en mettant l'accent sur la découverte, le développement et l'exploitation d'actifs de niveau 1 ou de niveau 2 pour le bénéfice non seulement de nos actionnaires, mais de toutes nos parties prenantes. Cette stratégie repose sur trois piliers : disposer des meilleurs actifs, des meilleures équipes de gestion et des meilleurs rendements.

Notre stratégie est axée sur la collaboration avec notre principale partie prenante - le pays où nous exerçons nos activités - afin d'attirer des investisseurs supplémentaires ou de nouveaux investisseurs pour poursuivre notre contribution à l'économie de ce pays par le biais du développement du secteur minier. L'Afrique est au cœur de cette stratégie et nous avons maintenant une entreprise beaucoup plus grande avec le même engagement envers tous les pays dans lesquels nous sommes présents sur le continent.

Randgold confiait l’exploitation de certaines de ses mines à des entrepreneurs, sera-t-il toujours le cas après cette fusion avec Barrick ?

Les mines souterraines de Randgold sont passées à un modèle d’ « exploitation par le détenteur » (différent du modèle où le détenteur confie l’exploitation à un entrepreneur, NDLR), bien que nous continuons à travailler avec des entrepreneurs sur les mines à ciel ouvert. En fait, Kibali (mine détenue par le groupe en RDC, NDLR) est l'une des principales exploitations minières automatisées du portefeuille - la partie inférieure de la mine et l'ensemble du système de manutention du minerai, y compris le levage, sont entièrement automatisés. Nous sommes en train de faire la transition pour avoir un seul opérateur qui exploite plusieurs niveaux dans la mine. On rencontre un succès incroyable et cela ouvre notre main-d'œuvre aux femmes en tant qu'opératrices. Nous avons prouvé qu'il n'est pas nécessaire d'être dans un pays très développé pour introduire ces technologies.

1386 bristow barrick

Alors que les entreprises cherchent à accroître leur efficacité opérationnelle, pensez-vous que les acquisitions d'entreprises technologiques prendront de l'importance dans le secteur minier ?

La nécessité de tout posséder est une faiblesse majeure des sociétés minières. Les technologies numériques, l'intelligence artificielle et l'automatisation offrent de grandes possibilités d'améliorer l'efficacité. Cependant, comme l'innovation technologique évolue à un rythme aussi rapide, il est préférable d'acheter des solutions d'innovation soutenues par de multiples utilisateurs. Nous reconstruisons nos plateformes pour permettre à nos gestionnaires de gérer en temps réel. Sur le plan numérique et technologique, les équipementiers commencent maintenant à l’adopter ; mais nous sommes toujours en retard en ce qui concerne l'innovation réelle et le déploiement de technologies qui soutiendraient les points de données recueillies par les machines modernes.

Le nouveau code minier de la RDC a reçu une réponse négative des sociétés minières opérant dans le pays. Avec l'élection du nouveau gouvernement en décembre 2018, vous attendez-vous à une certaine souplesse ou à la possibilité d'accords bilatéraux ?

Un nouveau gouvernement apporte généralement de nouvelles règles, et le nouveau président a récemment parlé à Washington d'attirer les investissements. Son équipe consultative de soutien est très pro-entreprise. La RDC a encore un long chemin à parcourir et il est entendu que certaines modifications au code minier ont été préjudiciables. L'industrie minière de la RDC a été constamment paralysée par les modifications de la législation fiscale - il est vrai que le pays est bien doté en minerais, mais si le pays n’attire pas l'investissement pour découvrir et développer ces gisements ainsi que déployer et améliorer les infrastructures nécessaires, la véritable valeur des ressources naturelles et des secteurs associés ne sera jamais libérée au profit de la population congolaise.

Avez-vous un message final à adresser aux investisseurs actuels et aux nouveaux entrants potentiels intéressés par la RDC ?

Nous ne sommes pas venus en RDC uniquement pour développer Kibali, bien que cela ait été un succès remarquable à tous points de vue. Il nous a fallu neuf ans d'investissement pour arriver à un stade où nous pouvons commencer à rembourser le capital. Nous continuons à investir dans de nouvelles opportunités en RDC. Pour que la RDC prenne une place de leader dans l'industrie minière africaine, elle devra attirer d'importants investissements. C'est l'endroit idéal pour des majors comme Barrick, et l’arrivée d’autres multinationales sera une étape importante. C'est certainement une chose sur laquelle le nouveau président a les yeux rivés.

Interview réalisée par Global Business Reports et traduite de l’anglais par Louis-Nino Kansoun

Lire aussi :

11/04/2019 - Les 10 grandes fusions-acquisitions qui peuvent chambouler le secteur minier africain : le point de vue de PwC

17/01/2019 - Me Charles Bourgeois : « C’est la perte de confiance en la parole de l’Etat qui fait fuir les investisseurs, pas les réformes »


 
GESTION PUBLIQUE

« Le Contrat de Partage de Production, une opportunité pour les pays africains » (Gacyen Mouely)

Togo: la Plateforme Industrielle d'Adétikopé accueille de nouveaux investisseurs

Le Sénégalais Ousmane Dione nommé vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA

Côte d’Ivoire : un an après la digitalisation des attestations d’assurance auto, quels changements réels pour les usagers de la route ?

 
FINANCE

La BAD et le GIABA lancent un nouveau projet de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique

18 700 millionnaires africains ont quitté le continent au cours de la dernière décennie (rapport)

Acre Impact Capital lève 100 millions $ pour financer des infrastructures adaptées au changement climatique en Afrique

Afrique de l’Ouest : Goodwell investit un montant non dévoilé dans la plateforme de commerce de détail OmniRetail

 
AGRO

Le Mécanisme africain de financement des engrais reçoit 7,3 millions $ pour améliorer la productivité agricole

Nigeria : la récolte de cacao est finalement attendue à 225 000 tonnes en 2023/2024

L’ONG Public Eye accuse Nestlé d’exporter du lait infantile contenant du sucre ajouté vers les pays pauvres

Bénin : le gouvernement débloquera 40 millions $ pour la subvention des engrais en 2024/2025

 
TELECOM

Maroc : le régulateur télécoms réduit à un jour le délai de portabilité des numéros de téléphone

Tanzanie : Tigo se lance sur le segment de la fibre optique

Atos accompagne l’Institut Pasteur de Dakar dans la diversification de ses activités via un système informatique intégré

Guinée : la ministre des Télécommunications discute avec MTN et Telecel de la vente de MTN Guinée

 
TRANSPORT

Nigeria : l’autorité portuaire obtient un prêt de 700 millions $ de UKEF pour moderniser Apapa et Tin-Can

Le Sénégal va réceptionner pour sa marine un nouveau patrouilleur fabriqué en France

Aéroport de Cape Town : 10 millions de passagers enregistrés durant l'exercice 2023-2024

Nigeria : un plan pour étendre le train urbain de Lagos vers l’Etat d’Ogun

 
ENTREPRENDRE

Avec Caytu Robotics, le Sénégalais Sidy Ndao permet de contrôler des robots multi-tâches à distance

La start-up malienne Kénèya Koura digitalise des processus de prise en charge sanitaire

Ouverture des candidatures pour le 14e Prix Orange de l’Entreprenariat Social en Côte d’Ivoire (POESCI)

AFAWA Finance Togo: BAD et AGF dynamisent l'accès au financement pour femmes entrepreneures

 
ECHO

CEMAC : les pays acceptant le plus de passeports africains sans visa

Cameroun : importations de véhicules en 2022

Le caoutchouc naturel en Côte d’Ivoire

Sénégal : chiffres de la fonction publique en 2023

 
FORMATION

Le Japon ouvre les candidatures 2025 de son programme de bourses aux étudiants étrangers

Au Bénin, un programme pour former les jeunes filles à la cybersécurité

La première édition du Salon africain de la formation et de l’orientation est prévue le 16 mai à Abidjan

L’UNESCO propose des bourses pour suivre un programme d’ingénierie en Pologne

 
COMM

Y’Africa, le magazine TV des talents africains : Orange annonce une troisième saison consacrée aux sportifs du continent

Canal + passe à 40,8 % de parts de MultiChoice et réduit ainsi le prix à payer pour racheter le sud-africain

Les régulateurs d’Afrique francophone attendus à Abidjan pour définir des règles communes sur l’information en ligne

Une vingtaine d’écrans de cinéma menacés en Afrique du Sud suite aux difficultés du diffuseur Ster-Kinekor