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Kenya : Amnesty International dénonce les expulsions de Sengwers de la forêt d’Embobut

  • Date de création: 17 mai 2018 12:25

(Agence Ecofin) - « Irrégulières et illégales ». C’est ainsi qu’Amnesty International qualifie les expulsions du peuple autochtone Sengwer de la forêt d’Embobut, située dans le comté d’Elgeyo Marakwet, dans le nord de la vallée du Rift.

L’ONG de défense des droits de l’Homme tire la sonnette d’alarme dans le rapport « Families Torn Apart: Forced Evictions of Indigenous People in Embobut Forest, Kenya » qu’elle vient de publier.

Pour Amnesty International, la mise en œuvre de la décision prise en 2013 par le gouvernement de relocaliser et de réinstaller tous les habitants de la forêt d’Embobut afin de limiter la déforestation, donne lieu à des abus.

« Le peuple autochtone Sengwer de la forêt d’Embobut, au Kenya, est contraint à partir et dépossédé de ses terres ancestrales par l’Etat kenyan d’une manière clairement irrégulière, illégale et violente. Les Sengwers n’ont jamais été véritablement consultés et leur consentement libre et éclairé n’a pas été recueilli avant leur expulsion. Cela constitue une violation flagrante du droit kenyan et du droit international.», s’indigne notamment Irungu Houghton, le directeur exécutif d’Amnesty International Kenya.

Des exactions aux conséquences désastreuses, moins efficaces qu’une solution consensuelle. « En réalité, les recherches menées dans le domaine de la conservation établissent que la sécurisation des droits fonciers des habitants des forêts peut permettre d’étendre le couvert forestier, d’accroître la diversité des espèces et de réduire la déforestation et la dégradation, en particulier lorsqu’il s’agit de populations forestières ‘’traditionnelles’’ ou qui ont un lien de longue date avec les ressources naturelles dont elles tirent certains de leurs moyens d’existence, à l’instar des Sengwers.», souligne le rapport.

Le rapport qui précise que « les Sengwers qui vivent encore dans la forêt sont contraints à occuper des logements précaires car les leurs sont constamment incendiés », en appelle à une action rapide.

« Il y a urgence car des personnes risquent toujours d’être expulsées de force de leur logement. Il faut que l’Etat cesse immédiatement les expulsions et que les personnes expulsées soient autorisées à rentrer chez elles afin d’y vivre dans la dignité et en toute sécurité et de participer au reboisement.», alarme M. Houghton.

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