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Les camionneurs versent pour environ 175 milliards FCFA de pots-de-vin par an, sur le corridor Douala-Ndjamena

  • Date de création: 05 février 2018 11:03

(Agence Ecofin) - Les 78 000 camions en activité sur le corridor Douala-Ndjamena, desservant la capitale tchadienne, à partir du port situé dans la capitale économique camerounaise, doivent traverser, par voyage, 120 postes de contrôle érigés par la police, la gendarmerie, la douane et les agents de la prévention routière.

Selon les syndicalistes du transport, qui révèlent ces statistiques dans un rapport sur l’ampleur de la corruption dans leur secteur d’activité, lequel document devrait être remis au gouvernement camerounais, tous ces camionneurs doivent montrer patte blanche à tous ces contrôles, non pas en ayant tous leurs papiers en règle, mais en versant automatiquement une «motivation» qui oscille entre 1000 et 5000 francs CFA, à chaque poste.

A en croire les syndicalistes, la centaine de postes de contrôle de la police et de la gendarmerie engloutit entre 1000 et 2000 francs CFA chacun. Les agents de la prévention routière se contentent de 1000 francs CFA par camion, tandis que les douaniers, visiblement plus exigeants, n’empochent pas moins de 5000 francs CFA par camion.

Cette corruption à ciel ouvert est telle que, sur la base des informations fournies par les syndicalistes, chaque camionneur doit prévoir au moins 187 000 francs CFA par voyage, pour graisser la patte aux douaniers, gendarmes, policiers et autres agents de la prévention routière. «Le phénomène étant connu de tous, les patrons des camions remettent cet argent au chauffeur avant chaque voyage», confie un habitué du corridor Douala-Ndjamena.

En supposant que chacun de ces camions effectue un seul voyage par mois, cette corruption quasi officielle pèse un peu plus de 2,2 millions de francs CFA dans le coût d’exploitation annuel de chaque camion en activité sur le corridor. Ce calcul rapporté à l’ensemble des 78 000 camions en activité entre le port de Douala, la partie septentrionale du Cameroun et la capitale tchadienne, permet de révéler que la corruption sur le corridor Douala-Ndjamena coûte aux transporteurs environ 175 milliards de francs CFA, par an.

Cette somme équivaut pratiquement à la moitié de la valeur des marchandises tchadiennes transportées chaque année, sur ce corridor, marchandises que la douane camerounaise évalue à environ 340 milliards de francs CFA.

Brice R. Mbodiam

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