(Agence Ecofin) - Malusi Gigaba (photo), le ministre sud-africain des finances a annoncé au Forum de Davos que le Trésor public ne sera pas en mesure, cette fois-ci, de renflouer les caisses d’Eskom, la compagnie publique électrique. Selon le responsable, la crise de l’entité a atteint un niveau où le gouvernement ne pourra pas « continuellement résoudre ses problèmes à sa place ». Il a également déploré le fait que les premiers responsables d’Eskom ne semblent pas prendre la mesure de la gravité de la situation.
« Si, d’ici à ce que nous finissions le Forum de Davos, l’Eskom faisait faillite, il n’y aurait plus de devise, plus de gouvernement, plus de pays. Il est donc impérieux que nous agissions maintenant.», a insisté le ministre, rappelant que les bailleurs avaient été avertis depuis octobre 2017, par le FMI, de la nécessité d’agir pour la sauvegarde de la compagnie.
La compagnie est très lourdement endettée et au bord du manque de liquidité. Il lui faudrait 20 milliards de rands (environ 1,6 milliard $), d’ici fin mars, pour se maintenir. Eskom comptait sur une hausse de 19,9% du tarif d’électricité pour amorcer cette sortie de crise, mais n’a obtenu qu’une augmentation de 5,23%. Elle a reporté, en décembre dernier, la publication de ses résultats provisoires et, au cours de cette semaine, la Johannesburg Stock exchange (JSE) sur laquelle elle est listée, a averti que la négociation de ses actifs sera suspendue si ces résultats ne sont pas publiés, d’ici le 31 janvier.
Face à l’urgence de la situation, le ministre des finances a affirmé que le gouvernement agirait bientôt, sans préciser comment.
Gwladys Johnson Akinocho