Le traitement contre le palu, gratuit en Côte d'Ivoire : le point santé hebdomadaire
(Agence Ecofin) - Dans l'actualité santé en Afrique cette semaine : la diphthérie sévit dans plusieurs pays ; le Nigeria fait face à une recrudescence des cas de méningite dans l'État de Yobe. Pendant ce temps, la Côte d'Ivoire poursuit ses efforts contre le palu en offrant un traitement gratuit dans tous les centres de santé publics, privés et communautaires.
Diphthérie en Afrique
Depuis le début de l'année et jusqu'au 20 avril, un total de 8124 cas de diphtérie ont été signalés dans cinq États membres de l'Union africaine, selon Outbreak News Today. En comparaison, pour toute l’année 2023, on recensait plus de 27 000 cas au total dans six pays, entraînant 797 décès. Plusieurs pays continuent à signaler des cas de diphtérie, dont près de 7/10 concentrés au Nigeria, qui totalise 5642 cas. Le pays le plus peuplé d'Afrique enregistre également le plus grand nombre de décès, soit 68 sur un total de 109. 25 % des cas étaient entièrement vaccinés contre la diphtérie. Les autres sont notamment la Guinée (1508), le Niger (746), le Tchad (222) et le Gabon (6).
Since the beginning of 2024, Africa CDC has recorded 39 public health events.
— Jean Kaseya (@JeanKaseya2) March 11, 2024
Last week alone 30 events were being monitored by @AfricaCDC across 18 Member States.
High-risk events based on geographical scope and severity include: #Cholera #DengueFever #Diphtheria and… pic.twitter.com/CLrW3cRtl6
La diphtérie est une infection grave causée par des souches de la bactérie Corynebacterium diphtheriae qui produisent une toxine pouvant rendre les gens très malades. Les bactéries de la diphtérie se propagent de personne à personne par des gouttelettes respiratoires, comme la toux ou les éternuements. Les gens peuvent également tomber malades en touchant des plaies ouvertes ou des ulcères de personnes atteintes de la diphtérie.
Situation de la dengue dans trois pays
Sur le continent, plusieurs pays signalent une augmentation des cas de dengue ces derniers mois. C’est ce qu’indiquent des rapports récents du Burkina Faso, du Mali et de l'île Maurice signalant, selon l'Africa CDC.
Au Burkina Faso, le ministère de la Santé a signalé 20 570 cas de fièvre de la dengue depuis le début de l'année, avec 37 décès. Les régions les plus touchées restent le Centre et les Hauts-Bassins. Notons qu’en 2023, le pays avait enregistré 242 425 cas et 709 décès dus à cette maladie.
Au Mali voisin, ce sont 177 nouveaux cas qui ont été signalés, principalement dans les régions de Bamako et de Koulikro. Si le pays confronté à la dengue depuis septembre 2023, on note un total de 3242 cas et 3 décès cette année.
Dengue : Maurice compte 259 cas actifs https://t.co/k5U2TuFvY1 pic.twitter.com/Ors3nm3Qrt
— defimedia.info (@defimediainfo) April 12, 2024
À Maurice, 389 nouveaux cas ont été confirmés, principalement sur l'île principale de Maurice, portant le total à 6312 cas et 5 décès. Sur l’archipel, la maladie semble également affecter l'île Rodrigues.
Rappelons que la dengue est causée par un virus transmis par les moustiques Aedes, et qu’il en existe quatre sérotypes différents. La prévention repose sur le contrôle des vecteurs, tandis que le traitement vise à soulager les symptômes.
Paludisme : le traitement gratuit en Côte d'Ivoire
En Côte d’Ivoire, le traitement contre le paludisme est gratuit. C’est ce qu’a rappelé le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) en Côte d'Ivoire, la semaine dernière, lors d'une réunion d'information au Centre d'information et de communication gouvernementale (Cicg). Le directeur-coordonnateur, Dr Antoine Méa Tanoh, a également déclaré que le vaccin contre le paludisme serait disponible pour les enfants de moins de 5 ans d'ici juin ou juillet. L’annonce survient du reste dans le cadre d'une campagne nationale qui débutera en mai pour lutter contre cette maladie parasitaire transmise par les piqûres de moustiques.
Dr Antoine Méa Tanoh a indiqué que la prise en charge est gratuite pour tous les âges, selon le média ivoirien FratMat. Ceci dans tous les centres de santé publics, privés et communautaires. La goutte épaisse, le test de diagnostic rapide et le traitement sont gratuits dans les centres de santé publics. « Tout est gratuit dans la prise en charge de la maladie simple. Mais dans le cas de paludisme grave, le traitement est gratuit pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes », a-t-il précisé. Notons du reste que dans le pays, la prévalence hospitalière du palu a baissé de 40 % en 2012 à 33 % en 2023, avec 5 décès pour 100 000 habitants, et la mortalité liée au paludisme a baissé de plus de 50 % en 6 ans, passant de 3222 décès en 2017 à 1485 décès en 2023, selon la même source.
Sénégal : le défi des données complique la gestion du paludisme
Au Sénégal, le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Dr Doudou Sène, indique que 7196 cas d'hospitalisation liés au paludisme ont été enregistrés dans les structures sanitaires en 2023, entraînant 199 décès. C’était lors d’une journée d'échanges avec l'Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD), où l’expert a d’ailleurs mis l’accent sur la faible complétude des données, entravant les analyses épidémiologiques. “Il y a une faible complétude des données, avec 26,66%, à la date du 31 janvier 2024”, a-t-il relevé, tout en évoquant ainsi “l’impossibilité” de mener des “analyses épidémiologiques”. À cela, s’ajoute “les insuffisances dans la gestion des intrants au niveau opérationnel”, selon le spécialiste cité par l’Agence de Presse du Sénégal. Ceci étant, on identifie trois zones de prévalence du paludisme dans le pays, allant de la zone rouge, où 76% des cas et 55% des décès surviennent, à la zone verte avec une transmission très faible. Les régions sud et sud-est sont particulièrement touchées, attribuées à une sous-utilisation des moustiquaires imprégnées à longue durée d'action.
Nigéria : cas de méningite dans l’Etat de Yobe
Au Nigeria, on signale plus de 2500 cas de méningite cérébrospinale (de type C) en cinq mois (entre le 25 décembre 2023 et avril 2024) dans l'État de Yobe, au Nord du pays.
In April 2024, Nigeria became the first country in the world to roll out a “revolutionary” five-in-one vaccine against meningitis, @WHO stated in a statement.
— DailyAgent Check (@dailyagentcheck) May 3, 2024
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Sur ce nombre, indiquent les autorités sanitaires, 85 patients sont décédés avant ou après avoir atteint les établissements de santé. Le commissaire à la Santé et aux Services sociaux, le Dr Muhammad Lawan Gana, a révélé ces chiffres lors d'un briefing avec les journalistes. Il a souligné que la plupart des décès sont survenus chez des patients qui ont tardé à se rendre dans les établissements de santé. Selon l’expert, les mesures prises, telles que l'établissement d'un Centre des opérations d'urgence à Potiskum, ont permis de réduire le nombre de décès. "Il y a eu (seulement) 2 décès dus à la méningite au cours des 2 dernières semaines", a-t-il déclaré.
VIH : le Cameroun et les USA lancent une nouvelle initiative
Le Cameroun et les États-Unis ont lancé cette semaine une initiative conjointe appelée « Pediatric Surge » pour améliorer l'accès des enfants au traitement contre le VIH-SIDA. Le programme vise notamment à identifier rapidement les enfants vivant avec le VIH et à les mettre sous traitement. « Cette initiative de recherche de cas pédiatriques vise à accélérer l’identification de milliers d’enfants vivant avec le VIH, afin de les mettre en contact avec un traitement qui leur sauvera la vie. Dans le cadre de cette initiative, nous travaillons également avec le ministère de la Santé publique pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant », indique Christopher J. Lamora, l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun.
?️ A l’occasion de l’@AFRAVIH 2024, nous donnons la parole aux acteurs de la lutte contre le #VIH.
— L'Initiative (@EF_LINITIATIVE) April 29, 2024
?️ Régine Cheuka, Animatrice sociale, parle du vieillissement avec le VIH.
? Un sujet majeur que nous soutenons notamment avec le projet @VIHeillir.@PG_Cameroon @expertisefrance… pic.twitter.com/nqmznQy77C
Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a pour sa part salué les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH-SIDA, mais a souligné le besoin urgent d'améliorer la couverture thérapeutique chez les enfants. « Pediatric Surge » veut également dépister la tuberculose et la malnutrition chez les enfants, tout en assurant leur vaccination régulière. En termes de prévalence, le Cameroun est passé de 2,7 % en 2018 à 2,1 % en 2023.
Ayi Renaud Dossavi
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Une initiative lancée par l'Association des universités africaines de télévision (AAU TV).