(Agence Ecofin) - La RDC devrait avancer plus rapidement sur la réalisation du projet de barrage hydroélectrique Inga III, même si cela implique de revoir à la baisse la capacité prévue par ses nouveaux développeurs. C’est ce qu’estime Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD).
Cette annonce intervient dans un contexte où le projet, qui devrait être le plus grand ouvrage hydroélectrique du continent, connaît de nombreuses turbulences.
Au départ la BAD a financé les études de faisabilité pour le barrage devant générer initialement 4 800 MW lors de la conception du projet en 2013. Un consortium hispano-chinois a cependant soumis en novembre dernier, une offre portant la capacité de l’installation à 11 050 MW pour un coût de 14 milliards $, en insistant sur la non-rentabilité du premier projet.
« Le plan des activités pour le barrage de 4 800 MW est déjà réalisé et financé. Nous devons être pragmatiques. Les gens ont besoin de l’électricité aujourd’hui, pas dans 10 ans », a confié le dirigeant à Bloomberg.
Et si la BAD se dit toujours prête à soutenir le projet malgré le désistement de la Banque mondiale, M. Adesina souligne qu’un nouvel appui n’est pas actuellement sur la table.
« Ce n’est pas la priorité pour la Banque pour le moment. C’est au gouvernement de décider ce qu’il veut faire exactement et nous soutiendrons leur décision. Quand un projet est bancable et est prêt à attirer des investissements, il faut s’y lancer », souligne-t-il.
Pour rappel, le barrage Inga III présente beaucoup d’enjeux pour la RDC. Le pays qui dispose actuellement d’un taux de couverture électrique de 20 % compte porter ce chiffre à 50 % d’ici 2030 grâce à l’installation. En outre, la RDC compte se positionner comme fournisseur régional majeur d’énergie.
L’Angola s’est déjà dit prêt à importer 5 000 MW d’ici 2025 et l’Afrique du Sud pourrait également acheter la même quantité.
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