(Agence Ecofin) - A Madagascar, l’entrée en service de la centrale hydroélectrique de Volobe (120 MW) pourrait être compromise en raison de l’insuffisance de la ressource hydrique, rapporte l’Express de Madagascar. Le fleuve Ivondro qui accueille l’infrastructure risque fort de ne pas être alimenté comme il faut par ses affluents que sont les fleuves Onibe, Namandrahana et Ivoloina entre autres.
En effet ces fleuves qui constituent le réseau hydraulique de la région d’Atsinanana découlent de la forêt du Corridor d’Ankeniheny Zahamena (CAZ) qui subit actuellement d’importants stress. Elle est en effet victime d’un défrichement massif auquel s’ajoute une extraction minière illicite.
« L’écosystème est menacé et voit sa couverture forestière se réduire à vue d’œil. La disparition progressive des forêts a pour conséquence la raréfaction des pluies. Les rivières voient ainsi leur débit diminuer considérablement et par conséquent, leur force », affirme Lionel Armando Tezena, le directeur régional de l’Environnement et du développement durable pour Atsinanana.
La Compagnie Générale d'Hydroélectricité de Volobe (CGHV) qui porte le projet, reconnait et déplore la déforestation du bassin de l’Ivondro due aux activités minières, parfois incontrôlées. Mais elle estime qu'elle augmentera probablement les apports solides du fleuve mais elle ne diminuera en rien ses apports en eau.
« Le projet hydroélectrique de Volobe est un aménagement au fil de l’eau peu sensible aux apports solides du fleuve pouvant entrainer le comblement de sa petite retenue car le volume de celle-ci n’a pas d’effet sur sa production d’énergie. En effet le réservoir est exploité à niveau quasi-constant sans nécessité d’avoir un volume de stockage d’eau,» objecte la CGHV.
Pour la compagnie, le déforestation n’aura pas d’influence sur le niveau de production d’énergie du futur aménagement de Volobe, ni sur son exploitation. Par ailleurs, « les activités générées par le projet permettront aux populations locales d’améliorer leurs revenus et ainsi de se détourner d’activités illicites et destructrices de l’environnement » souligne-t-elle.
Gwladys Johnson Akinocho
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