(Agence Ecofin) - Selon l’ambassadeur d’Éthiopie près le Kenya, Meles Alem Tekea, les États-Unis ont outrepassé leurs prérogatives lors des dernières négociations avec l’Égypte et le Soudan sur le barrage de la Grande Renaissance (GERD).
Depuis novembre 2019, les États-unis représentés par le Trésor public et la Banque mondiale participent en tant qu’observateurs aux négociations relatives au GERD. Selon l’Éthiopie, les USA ont annoncé le 13 février qu’ils faciliteront la rédaction de l’accord que signeront les trois États.
« L’Éthiopie a d’emblée rejeté cette proposition et précisé qu’il revenait aux trois pays de rédiger cet accord sur la base de leurs négociations. Mais le Secrétaire au Trésor américain est passé outre cet avis, dépassant ainsi leur rôle d’observateur », a confié Meles Alem Tekea à The East African.
C’est l’une des raisons pour lesquelles le pays a d’ailleurs refusé de signer cet accord. En outre précise le responsable, les négociations entre les pays ne sont pas encore achevées. Il est donc inacceptable pour l’Éthiopie de signer un accord qui n’a pas son adhésion.
« Nous croyons qu’il est possible de parvenir à une solution gagnant-gagnant à travers de véritables négociations. Ce qui complique les choses, c’est l’obstination de l’Égypte à brandir les privilèges conférés par le colonialisme sur le Nil et que les autres pays rejettent. La coopération est la seule manière de s’en sortir tout en veillant sur l’intérêt de l’ensemble des pays », a affirmé l’ambassadeur. L’Égypte se trouve en aval du Nil qui traverse d’abord l’Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, la RDC et l’Ouganda.
Le GERD a une capacité de 6 450 MW et a déjà été achevé à plus de 70 % par l’Éthiopie. Son coût estimé à 4 milliards $ a été financé sur fonds propres par le pays. Actuellement, les négociations en cours sont relatives au rythme de remplissage de son réservoir et aux conditions de son exploitation.
Gwladys Johnson Akinocho
Lire aussi:
09/03/2020 - GERD : résurgence des tensions entre l’Éthiopie et l’Égypte