(Agence Ecofin) - En Ouganda, des défauts identifiés par le producteur national d’énergie dans la construction du barrage de Karuma font l’objet de tensions. L’UEGCL souhaite qu’ils soient réparés avant l’inauguration de l’infrastructure alors que le constructeur, Sinohydro affirme que ces réparations se feront après.
En Ouganda, le barrage de Karuma actuellement construit à plus de 98 % par la compagnie Sinohydro, est l’objet de tensions entre le constructeur chinois et le ministère de l’Energie d’un côté, l’UEGCL la compagnie nationale de production d’électricité de l’autre, rapporte The Independent.
Le producteur national accuse en effet le constructeur chinois d’avoir réalisé des travaux de mauvaise qualité avec une équipe peu expérimentée et peu qualifiée. Selon ses techniciens, les travaux ne répondent ni aux normes internationales ni aux spécifications contenues dans le contrat signé avec le gouvernement.
Des défauts ont été identifiés dans les travaux de génie civil, représentant un danger pour la sécurité de l’infrastructure ainsi que sa capacité à remplir correctement sa fonction. L’UEGCL a donc demandé, au ministère de l’Energie d’ordonner une réparation de ces défauts avant la mise service de la centrale.
Cependant, la ministre de l’Energie, Mary Goretti Kitutu (photo), a affirmé que la priorité devait être donnée à la livraison à temps de l’infrastructure, prévue pour novembre 2020. Selon la responsable, il est hors de question que la mise en service de l’infrastructure, initialement prévue pour décembre 2019 soit reportée une nouvelle fois.
Une position soutenue par Sinohydro qui affirme que les différents défauts techniques seront réparés une fois la centrale mise en service. Intervenu dans la situation en août, le président Museveni a ordonné que les différentes réparations soient réalisées avant la mise en service du barrage, sous la supervision de l’UEGCL plus apte à superviser ce volet que le ministère de tutelle.
Depuis, les travaux se poursuivent sans une supervision réelle de l’UEGCL selon The Independent, alors que Sinohydro accuse le producteur national de vouloir faire traîner exprès les travaux.
D’une capacité de 600 MW, le barrage de Karuma a un coût de 1,7 milliard $ qui est financé à hauteur de 85 % par l’Exim Bank de Chine et de 15 % par le gouvernement ougandais.
Gwladys Johnson Akinocho