(Agence Ecofin) - Malgré les inquiétudes de ses voisins et les appels de la communauté internationale, l’Ethiopie continue la mise en place du barrage de la Grande Renaissance. L’infrastructure de 6 450 MW vient d’être remplie une seconde fois, s’acheminant à grands pas vers sa mise en service.
L’Ethiopie a fini le deuxième remplissage de son grand barrage sur le Nil Bleu. L’information a été donnée le 19 juillet par le ministre éthiopien de l’eau, de l’Irrigation et de l’Energie. Ce projet hydroélectrique financé à hauteur de plus de 4 milliards $ pourrait commencer à produire de l’électricité dans les prochains mois. L’Ethiopie poursuit la construction de ce grand barrage malgré l’opposition de ses voisins, le Soudan et l’Egypte, situés plus en aval.
Alors qu’Addis-Abeba compte sur le barrage de la grande Renaissance pour son développement économique et son approvisionnement en électricité, ses voisins qui dépendent également du Nil bleu, prévoient de conclure des négociations pour parvenir à un accord contraignant. Dans un communiqué, le ministère soudanais de l’Irrigation a dénoncé « les mesures unilatérales de l’Ethiopie voisine et les politiques visant à imposer un fait accompli et à ignorer les intérêts légitimes et les graves préoccupations de ses partenaires fluviaux ». Selon le Soudan, les négociations doivent se poursuivre afin de parvenir à un accord juridiquement contraignant qui préserve les intérêts de toutes les parties.
The 2nd stage filling of #GERD is almost complete. An amazing milestone for #Ethiopia. Overcoming so many challenges on the road to victory.This is the result of our dearest PM AAA. #GERD2ndFillDone #AbiyAhmedHasDoneIt @SudanPMHamdok @aftaburhan @mariam_sadig
— Sara ኢትዮጵያዊት (@Sara50760355) July 20, 2021
L’Egypte a annoncé le mois dernier qu’elle avait reçu un avis officiel de l’Ethiopie l’informant qu’elle avait commencé à remplir le réservoir pour la deuxième fois. Le Caire a rejeté cette décision, car il considère que le barrage constitue une menace sérieuse pour son approvisionnement en eau. Le Soudan craint également l’impact du mégaprojet sur la production d’électricité de ses propres barrages.
Jusqu’à présent, les efforts diplomatiques déployés depuis longtemps pour faire aboutir les négociations n’ont pas porté leurs fruits. Le Conseil de sécurité de l’ONU, qui s’est récemment penché sur la question, a exhorté toutes les parties à s’abstenir de toute action unilatérale.
Gwladys Johnson Akinocho
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