(Agence Ecofin) - Les négociations entre l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan autour du remplissage du barrage de la Grande Renaissance reprennent cette semaine. L’Egypte espère parvenir à un accord afin que le remplissage prévu pour démarrer dans quelques semaines ne mette pas en péril son approvisionnement en eau.
L’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan reprennent les négociations sur le barrage de la Grande Renaissance (GERD) au cours de cette semaine afin de parvenir à un consensus sur les modalités de remplissage de l’infrastructure. Les négociations qui ont été arrêtées il y a plusieurs mois, reprendront par vidéoconférence alors que l’Ethiopie prévoit de lancer le remplissage du réservoir dans quelques semaines.
L’Egypte pour sa part estime que le rythme prévu est trop rapide et risque d’entraîner une réduction significative de la réserve d’eau disponible dans le fleuve. Les parties doivent également mettre en place des mécanismes de gestion des périodes de sécheresse ou encore des éventuels différends qui pourraient survenir lors de l’exploitation de l’infrastructure.
En attendant, les deux pays multiplient les commentaires sur le dossier, affirmant leur détermination à défendre leur droit. Pour l’Egypte celui de disposer de la majorité des eaux du fleuve en vertu d’un accord colonial bipartite avec la Grande-Bretagne, et pour l’Ethiopie, celui de disposer de cette ressource hydrique qui traverse son territoire. Si l’Egypte dépend entièrement du Nil pour satisfaire ses besoins en eau douce, l’Ethiopie pourrait alimenter en énergie électrique 100 millions de personnes grâce à son barrage de 6 450 MW construit à plus de 4 milliards $ sur fonds propres et achevé à plus de 70 %.
Les dernières négociations, boudées par l’Ethiopie, avaient été menées avec le soutien des Etats-Unis et de la Banque mondiale, exacerbant les tensions entre les deux pays. Le ministre des Affaires étrangères égyptien avait alors affirmé que le pays utiliserait tous les moyens disponibles pour défendre les intérêts de son peuple. Ce à quoi le numéro 2 de l’armée éthiopienne a répondu que son pays se défendra fermement et ne négociera pas sa souveraineté. Le pays a par ailleurs déployé une partie de son armée autour du barrage.
En attendant, la communauté internationale de plus en plus alarmée par la situation, redouble les appels à la négociation et au consensus entre les deux pays.
Gwladys Johnson Akinocho
Lire aussi:
25/05/2020 - La communauté internationale de plus en plus concernée par les tensions autour du GERD