(Agence Ecofin) - La saga du barrage de la Grande Renaissance en Ethiopie se poursuit. Après l’intervention de l’Union africaine, l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan sont revenus à la table de négociation... pour se heurter de nouveau à un mur.
Les négociations tripartites sur l’exploitation du barrage de la Grande Renaissance (GERD) en Ethiopie se retrouvent à nouveau dans l’impasse. « Nous ne pouvons pas continuer ce cercle vicieux de négociations infructueuses », a affirmé le ministre soudanais de l’Irrigation, Yasir Abbas. Cependant, dans deux communiqués séparés, l’Egypte et l’Ethiopie imputent unanimement les blocages actuels au Soudan.
Le Soudan craint en effet que le GERD ne submerge le barrage de Roseires situé non loin si les pays ne parviennent pas à un accord pour partager les informations. L’Ethiopie reproche en outre au Soudan de n’avoir pas inclus ses experts dans les rencontres, en dépit des termes de références convenus sous l’égide de l’Union africaine. Une absence qui a entrainé l’arrêt des pourparlers.
#PressRelease on the Tripartite meeting on #GERD that was held today (January 10). pic.twitter.com/hj9f88v6q8
— Ethiopian Mission EU (@EthiopiaEU) January 10, 2021
« Le Soudan insistait pour que les experts de l’Union africaine soient assignés pour offrir des solutions aux contentieux, une approche à propos de laquelle les deux autres pays ont des réserves », a précisé le ministre égyptien des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux.
Le barrage d’une capacité de 6 450 MW, construit sur le Nil, crée des tensions dans la région. Pendant plusieurs années, les négociations avaient pour objet de rassurer l’Egypte que l’infrastructure ne mettra pas à mal son approvisionnement en eau potable.
En attendant l’aboutissement des négociations, le barrage construit à plus de 70 % sur fonds propres est déjà en phase de remplissage. A l’allure où vont les choses, il y a de grandes chances que le barrage entre en service sans que les négociations aboutissent.
Gwladys Johnson Akinocho
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