(Agence Ecofin) - L’Égypte vient de porter le dossier du barrage de la Grande Renaissance devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies. Son ministère des Affaires étrangères a en effet adressé une lettre de plainte à Mohammed Endris, l’Ambassadeur des Nations unies en Égypte.
Malgré les inquiétudes suscitées en Égypte par la construction du barrage de 6 450 MW sur le Nil, et la tension qui en a résulté entre les deux pays, l’Éthiopie a déjà achevé l’infrastructure à plus de 70 %. Il l’a financée sur fonds propres à hauteur de plus de 4 milliards $.
Le remplissage du réservoir est désormais le principal objet des négociations en cours entre les pays (l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan). L’Éthiopie a récemment annoncé son intention de démarrer ce remplissage en juin ou en juillet.
« La décision unilatérale de remplissage prise par l’Éthiopie avant l’obtention d’un accord final avec les pays en aval sur les conditions de remplissage et d’exploitation du barrage va à l’encontre de la politique de coopération appliquée entre les pays qui partagent les eaux de ce fleuve international et constitue un défaut de l’Éthiopie à ses obligations légales », affirme l’Égypte dans sa lettre.
Elle a d’ailleurs averti l’Éthiopie que ce mouvement menace sérieusement la paix et la sécurité dans la région.
« Le remplissage de ce barrage remet en question la sécurité alimentaire et hydrique de plus de 100 millions d’Égyptiens qui dépendent entièrement de ce fleuve pour leur approvisionnement en eau », a continué le document.
Rappelons que jusqu’ici, l’Égypte avait été la principale utilisatrice de ce fleuve qui traverse 11 pays en vertu de droits coloniaux octroyés par la Grande-Bretagne.
Gwladys Johnson Akinocho
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