(Agence Ecofin) - L’exploitation du bassin du Kavango situé au nord-est de la Namibie par ReconAfrica continue de faire l’objet de contestations par des ONG et des structures de la société civile.
Selon plusieurs experts et les allégations d’une plainte déposée par un lanceur d’alerte auprès de l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers (SEC), ReconAfrica aurait trompé frauduleusement les investisseurs du projet pétrolier namibien du Kavango. Ceci en falsifiant non seulement les données concernant les réels travaux déjà effectués dans la zone, mais également les opérations envisagées sur le périmètre.
A whistleblower complaint to the U.S. Securities and Exchange Commission cites “egregious” violations by ReconAfrica and executives https://t.co/ij2bAIkT0E
— National Geographic (@NatGeo) May 21, 2021
La plainte de 44 pages du lanceur d’alerte qui a préféré rester anonyme pour préserver sa sécurité, fait état de la violation des lois sur les valeurs mobilières par ReconAfrica dans le but de faire grimper le cours des actions sur le marché. Tout cela, en omettant de divulguer des informations cruciales sur ses projets de recherche de gisements de pétrole et de gaz sur une surface couvrant 21 243 km² de zones sauvages et sensibles en Namibie et au Botswana.
Il faut savoir que cette plainte s’appuie sur des documents publics impliquant plus de 150 cas de déclarations trompeuses de la part de la société pétrolière et précise que ReconAfrica a levé des millions de dollars par des moyens illégaux. De même, le document affirme que plusieurs cadres supérieurs ont vendu leurs actions alors que la société en faisait encore la promotion.
Par ailleurs, selon National Geographic, ReconAfrica n’aurait réalisé qu’un seul puits d’essai de profondeur inconnue dans le nord-est de la Namibie alors qu’elle avait annoncé un peu plutôt ce mois une découverte d’indices de pétrole et de gaz lors de sa campagne de forage.
Le magazine américain indique également que ReconAfrica semble avoir trompé les investisseurs en faisant des déclarations dans des rapports environnementaux et aux médias sur sa capacité à se procurer du pétrole, tout en respectant les lois et les processus d’autorisation de la Namibie.
Tous ces imprévus conjugués au manque de transparence des opérations effectuées par la compagnie pour exploiter ce riche bassin laissent perplexe et poussent d’importants acteurs du secteur pétrolier à douter de la viabilité de ce projet.
Lorianne Biaou
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