(Agence Ecofin) - La firme d'analyse et d'investissement CardinalStone, basée au Nigeria, a invité les investisseurs à céder de leurs portefeuilles les actions de Total Nigeria. L'argument majeur avancé est que cette entreprise cotée sur le marché financier de Lagos affiche actuellement une valeur boursière représentant 21 fois son dernier résultat net. Cet indicateur est en moyenne de 8 fois pour les entreprises du même secteur au Nigeria qui ont réalisé de meilleures performances.
En effet, l'année 2019 a été rude pour cette filiale du groupe français Total active dans le segment de la distribution de produits pétroliers et de gestion des stations-services au Nigeria. Son résultat net de la période a été de 2,4 milliards de nairas (6,58 millions $).
Ce résultat doit être apprécié sur deux points. D’abord, il est en baisse de 69,9% comparé à celui de l'année 2018. Ensuite, il n'a été possible que du fait d'un revenu exceptionnel de 2,8 milliards de nairas, généré par l'entreprise suite à la cession d'un de ses actifs, au cours du quatrième trimestre 2019. Lorsqu'on exclut cette transaction, Total Nigeria affiche une perte de 341,4 millions de nairas contre un gain de 184,9 millions au cours de l'année 2018.
Les investisseurs ne peuvent pas s'accrocher à l'espoir d'une solide augmentation des revenus et subséquemment des marges pour 2020. Selon l'Institut nigérian des statistiques, l'inflation a augmenté de 12,1% ; ce qui met la pression sur la capacité de consommation des entreprises et des ménages.
Une réduction de la demande est à attendre. Dans le même temps, les marqueteurs de produits pétroliers aval se livrent à une bataille rude pour les parts de marché. Enfin l'essentiel du carburant vendu au Nigeria est importé, et les charges d'approvisionnement risquent d'augmenter, du fait de nouvelles règles environnementales pour le transport maritime.
Idriss Linge
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