(Agence Ecofin) - Le Nigéria cherche à obtenir réparation dans cette affaire qui a engendré un manque à gagner de plus de 6 milliards de dollars.
Cette semaine, la Haute Cour de justice britannique va entendre les avocats représentant le Nigéria et le géant bancaire JP Morgan, dans le cadre de l’affaire OPL 245 du nom du plus grand scandale pétrolier au Nigéria. En effet, la partie publique attaque la plus grande banque d’investissement du monde pour négligence, ayant permis à des fonctionnaires de lui dérober plusieurs centaines de millions de dollars.
A l’origine, en 1998, le ministre du Pétrole Dan Etete, avait attribué le bloc OPL 245 à la société Malabu Oil qu’il contrôlait en secret. Après une revalorisation des ressources du périmètre à plus de 9 milliards de barils, le bloc a été cédé à un consortium composé d’Eni et Shell pour 1,3 milliard de dollars.
Sur cette enveloppe, seulement 208 millions de dollars ont été versés dans les caisses de la fédération. Le reste a été transféré sur des comptes bancaires à l’étranger appartenant à Etete ; toutes les transactions ayant été facilitées par JP Morgan.
Selon des documents judiciaires lus par The Telegraph, les représentants du Nigéria estiment que JP Morgan aurait dû savoir que ces transactions qu’on lui avait demandé d’effectuer sur les comptes d’un officiel étaient potentiellement frauduleuses.
« Nous sommes convaincus d’avoir agi de manière appropriée en effectuant ces paiements, qui ont été autorisés par des représentants de haut niveau du gouvernement nigérian, et qui n’ont été traités qu’après un engagement approfondi […]. Nous nous défendrons vigoureusement contre cette plainte et nous sommes convaincus que le tribunal acquittera complètement la société de toute faute », a défendu un porte-parole de la banque.
Aux Etats-Unis et en Italie, Shell et Eni ont été blanchies dans l’affaire. La justice anglaise s’étant déclarée incompétente sur le fond de l’affaire, cet aspect sera traité par les justices néerlandaise et nigériane.
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