(Agence Ecofin) - L’organisation de protection de l’environnement Greenpeace International et l’Oakland Institute, un think tank spécialisé dans la traque des pratiques illégales en la matière de concessions foncières, ont demandé, le 6 juin, aux autorités camerounaises de lancer «une enquête approfondie» sur la société américaine Herakles Farms, qui mène un projet controversé de culture de palmiers à huile dans le pays.
Les deux ONG avaient publié en mai un rapport accablant contre Herakles Farms, affirmant que «des employés d'Herakles Farms auraient pris part à des activités de corruption, versé des pots-de-vin (...) pour rallier un plus grand soutien en faveur du projet au Cameroun».
«Les autorités américaines sont au courant des allégations de corruption et Greenpeace et Oakland Institute pensent que les gouvernements des Etats-Unis et du Cameroun devraient mener une enquête approfondie sur ces accusations» portées contre Herakles, écrit le communiqué.
En 2009, le gouvernement camerounais avait signé avec Herakles Farms un accord de principe pour une concession de plus de 73 000 hectares dans le sud-ouest pour la culture du palmier à huile.
Un rapport du ministère camerounais des forêts reprochait fin avril à la société américaine Herakles Farms des méthodes «d'intimidation et de corruption» pour acquérir des terres au Cameroun.
Fin mai, les autorités camerounaises avaient décidé de suspendre les activités d'Herakles, parlant d'«atteintes à la réglementation forestière et des revendications récurrentes des populations riveraines», qui avaient manifesté à plusieurs reprises leur opposition au projet.
Mais le même ministre a levé cette suspension le 29 mai, sans donner d'explication. Dans leur communiqué, Greenpeace et l'institut Oakland se disent « profondément préoccupés » par ce revirement et réclament la suspension définitive du projet. «C’est incompréhensible (…).Si ce projet n'est pas arrêté, les plantations de palmiers à huile d'Herakles Farms constitueront un très mauvais exemple pour les investisseurs sur la façon dont les projets agro-industriels à grande échelle peuvent être menés sur le continent», affirment Greenpeace et l'institut Oakland.
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.