(Agence Ecofin) - L’industrie maritime mondiale est encore loin de retrouver sa posture d’avant-pandémie. « Les turbulences de la chaîne d'approvisionnement dureront plus longtemps que prévu, obligeant d'importantes mises à niveau des taux de fret des conteneurs ».
Le taux de fret maritime pour le transport de conteneurs devrait augmenter de 126 % en 2021, d’après les nouvelles perspectives révélées par Drewry. Le cabinet d'études maritimes de renommée mondiale, qui avait pourtant annoncé en juin des chiffres plus modestes concernant l’augmentation du taux fret qu’il évaluait à 47 %, a rendu public en début octobre un nouveau rapport. Dans ledit rapport titré « Container Forecaster report », il procède à un ajustement à la hausse des chiffres initiaux.
L’exacerbation de la flambée du prix de transport pour les cargaisons conteneurisées s’explique d’après le consultant par « l'évolution plus forte que prévu des taux spot ou taux comptant (appliqué pour les livraisons immédiates) au troisième trimestre 2021 et par l'allongement du calendrier de la reprise de la chaîne d'approvisionnement ». La pénurie de conteneurs et la faible disponibilité de navires à l’échelle mondiale étant des facteurs qui favorisent cette progression exponentielle du taux de fret, devenu une pilule amère pour les chargeurs qui n’ont pas d'autre choix que de répercuter ces couts supplémentaires sur les consommateurs finaux.
Mais il s’agit d’une situation qui profite bien à une autre catégorie des opérateurs de l’industrie maritime que sont les transporteurs qui voient leurs bénéfices grimper considérablement. D’après les projections du cabinet, ces derniers devraient réaliser des bénéfices record évalués à 150 milliards $ en 2021, un ajustement largement au-dessus des 100 milliards $ de profits annoncés un peu plus tôt en juillet.
La reprise de la chaîne d’approvisionnement augure un lendemain meilleur pour le trafic portuaire à l’échelle mondiale et Drewry « s’attend à ce que la manutention portuaire mondiale augmente de 8,2% cette année, ou de 7,2% par rapport à avant la pandémie 2019 ». Pour 2022, les prévisions quant à l’augmentation des volumes mondiaux de manutentions portuaires seront de 5,2 %.
L’offre de transport demeura faible par rapport à la croissance de la demande jusqu’en 2023 où les armateurs pourront espérer, de la part des chantiers navals, des livraisons de commandes de navires.
L’Afrique en tant que maillon de l’industrie maritime planétaire ne manquera pas de subir les répercussions liées à la flambée du taux de fret mondial. Déjà en proie à une inflation des prix, le continent qui attend à un retour à la normale pourrait voir le bout du tunnel s’éloigner davantage.
Henoc Dossa (stagiaire)
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