(Agence Ecofin) - Le Mozambique nourrit de grandes ambitions sur le marché du graphite, matière première utilisée dans les batteries lithium-ion. Si le pays œuvre pour devenir une alternative viable à la production chinoise, le dernier développement aux Etats-Unis de Syrah devrait lui offrir davantage de visibilité.
La compagnie australienne Syrah Resources a commencé la production commerciale de matériau actif d’anode à son usine de Vidalia, aux Etats-Unis. C’est ce qu’elle a annoncé lundi 17 mai, précisant qu’elle a utilisé comme matière première le graphite extrait à sa mine Balama, au Mozambique.
We have achieved first fully integrated production of AAM at Vidalia: https://t.co/4KC7xVbZhi
— Syrah Resources (@SyrahResources) May 16, 2021
This major milestone supports ongoing qualification testing, commercial engagements and continued progress towards a FID for expansion of production capacity at Vidalia. $SYR pic.twitter.com/VlA2w5JGCy
Cette performance, la première hors de Chine, érige l’entreprise en fournisseur de choix pour l’industrie des batteries lithium-ion. Ces dernières utilisent en effet de la poudre de graphite comme matériau anodique. Les matériaux en graphite sont soit produits synthétiquement (graphite artificiel) soit extraits du sol (graphite naturel), puis fortement traités avant d’être cuits sur une feuille de cuivre pour servir d’anodes.
Dans un contexte de lutte entre l’Occident et la Chine pour s’octroyer toujours plus de graphite extrait des mines, le projet Balama met en évidence la qualité du graphite du sous-sol mozambicain et donne un peu plus de visibilité au pays. Avec des ressources allant jusqu’à 2,7 milliards de tonnes, dont 124 millions de tonnes de réserves prouvées (données datant de 2016), le Mozambique veut atteindre une production annuelle de 540 000 tonnes/an, ce qui lui permettrait de talonner la Chine et devancer des pays comme l’Inde, le Brésil, la Corée du Nord ou la Turquie.
Louis-Nino Kansoun
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