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Togo : la Haac interdit aux médias de diffuser les résultats partiels de la prochaine élection présidentielle

  • Date de création: 25 février 2015 13:13

(Agence Ecofin) - Au Togo, les médias ne seront habilités à publier ni les tendances, ni un quelconque résultat au terme de l’élection présidentielle du 15 avril 2015. Ainsi en a décidé la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac). L’instance de régulation a publié un communiqué qui indique : « Une fois le dépouillement effectué, l’ensemble des résultats est acheminé à la Commission électorale nationale et indépendante (CENI) pour la centralisation et d’ultimes vérifications. C’est à la Cour constitutionnelle de prononcer les résultats définitifs quelques jours plus tard. »

La Haac motive sa décision par le souci d’éviter des troubles postélectoraux et pré-électoraux, car il s’agit d’une période sensible. Mais plusieurs médias dénoncent déjà un acte unilatéral qui ne s’appuie sur aucune loi. La décision est qualifiée d’inopérante à cause des dispositions du Code électoral togolais. Le texte stipule en son article 98 : « Le dépouillement suit immédiatement la clôture du scrutin. Il est conduit sans interruption jusqu’à son achèvement complet par les membres du bureau de vote concerné, en présence des délégués des candidats. Le dépouillement du scrutin est public. Il a lieu dans le bureau de vote, porte et fenêtres ouvertes. »

L’article 101 ajoute : « Le président du bureau de vote donne lecture, à haute voix, des résultats qui sont aussitôt affichés ». L’alinéa 8 de l’article 102 complète : « Les résultats sont affichés au siège de la CENI ». Au regard ce qui précède, il est difficile de décréter l’omerta sur des résultats qui sont déjà publiés. Ils peuvent être repris par n’importe qui et diffusés via n’importe quel canal.

Le Togo n’est pas le seul à interdire la publication des tendances et résultats partiels par les médias après l’élection présidentielle. Le Cameroun a également pris la même décision au lendemain de la crise postélectorale survenue en Côte d’Ivoire en 2011.

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